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Ab imo pectore

  • Par moments

    Chaque vie est unique, on ne va pas se mettre à vivre la vie de quelqu’un d'autre seulement pace qu’elle nous semble un peu plus captivante, tout ce qui nous arrive a de l'importance même si c'est uniquement à nos yeux que ça compte, tout le monde, presque outré, va dire : "oui justement, mais non pas moi, ça ne me concerne pas !!! ", puisque c'est moi qui le dit, va croire que je le fais!

    Seulement par moments, j’avoue que, depuis un temps, j’ai oublié à quoi ressemblait ma vie, maintenant je porte la vie d’un autre, je me moule, je fais semblant de ne pas savoir que ce n’est pas ma vie, mais je ne suis pas cette femme là et je ne peux plus revenir celle que j’étais !

    Seulement par moments, je réalise quand je vois des preuves irréfutables que je joue un rôle, je devenais aussitôt actrice dans une pièce qui n’est la mienne, pire encore le rôle c’est de se cacher au coin pour masser les épaules et les pieds des acteurs!

    Seulement par moments quand je réalise, je me trouve ébranlée, je me méprise, puis comme une autruche j'enfonce ma tête dans le sol, et je continue à faire semblant !

    Par moments, comme ce soir, j’ai vu à quel point je me suis fait malléable, je me sens encore secouée, plus tard je redeviens l’autruche !

    Par moments, j'aie une révélation, un instant d'extrême conscience, une chimère, et une petite voix de  V.Hugo qui ne se trompe pas, "Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux".

    Par moment, je réalise que je m'offre, que je suis comestible, je m'indigne puis j'évanouis l'intuition et je me mobilise pour trouver un autre moyen pour me débarasser de ce qui reste de moi.

    Par moments l'être humain peut se profiler d'une répugnance sans égal.

  • Intermittence

    Il est ici, depuis trois jours, moi aussi je suis ici, depuis toujours, je ne l’ai pas encore vu, j’étais impatiente, j’attendais sa rencontre, je fredonnais de bonheur, j’avais un air dans la tête, comme si je chantais une chanson sans parole, mes yeux brillaient, j’attendais mais il n’a pas hâte, il n’est pas encore venu, j’attendais et puis j’ai abandonné, il finira par venir, demain, après demain.

    S’il ne vient pas, ne sera ce que détail, il est absent, ici et là.

    Je me résigne, que je le veuille ou pas, dans cette pièce je suis que figurante, j’ignore quelle main tire les ficelles, une main qui ligote mon destin, mon marionnettiste, je ne vois pas son visage, je le connais pourtant, c’est qu’il me sorte de la boite que j’occupe depuis presque deux ans, ma boite étroite et de plus en plus vide, il me caresse tendrement, et il me traine jusqu’à la piste, les lumières m’aveuglent, le bruit m’assourdi, je vacille, et je me laisse emportée, il commence doucement à promener ses mains dans tous les sens, ses mains habiles me donnent vie, ses fils me transfèrent ses vibrations, ses fils se réchauffent, secouent mes entrailles, je me laisse écouler dans ce délicieux courant de perpétuel balancement, il me chavire, me fait faire des tours, et je le suis, malgré moi, voulant résister je me fais renforcée par d’autres ficelles, transparentes presque invisibles, rigides, inébranlables, je sens sa force, le poids de sa présence, son souffle, je m’exulte, je suis sur scène, je suis au centre, je suis à lui, il me regarde, il me ranime, je me sens légère, vivante, moi la marionnette au cœur de bois, frêle et frileuse, je bande, je bourdonne, je ronronne de béatitude.

    Je ne vois pas couler le temps, les lumières s’abaissent, les voix se taisent, je le cherche, mes pieds ne touchent plus au sol, je m’envole, je fini dans ses bras, mon visage contre son cœur, la plus belle musique que je puisse rêver d’écouter, je règle ma respiration à ce rythme, je m’y attache, mais je le perd, ce cher bruit, il s’éloigne, je le cherche, il fait noir, autour de moi, ma boite froide et sombre, je réalise alors que le spectacle est fini, il part, moi je reste, une fois dans mon trou, je ne souhaite que ne plus y revenir ou ne plus en sortir.

    Cette boucle infernale de jeu d’émotions, c’est ma vie, je me résigne, il viendra, demain ou après, il se rapproche, j’entends ses pas, et s’il ne vient pas, ne sera ce que détail, il est absent ici et là.

  • Calme

    Echouer ce n’est pas un fait c’est un sentiment, ainsi je le sens, je vois une partie de moi tomber dans un gouffre, qui n’est pas réellement un gouffre, je vois mes vingt ans passer comme un éclair, je me vois distraite, un écho d’Omara Portuondo évoquant cet amour d’il y’a vingt ans.

    C’est pourtant idiot de s’arrêter au milieu du chemin pour regretter ce qu’on n’a pas encore découvert, moi, je suis idiote consentante.

    Le temps n’est pas un monstre, je suis simplement incapable de me placer dedans, je songe à l’avenir, je rêve du passé, je maudis le présent, je perds le moment et je n’échappe pas à sa fatalité

    Je ne fais rien, une expression courante et métaphorique, mais quand je la prononce je déclare littéralement mon absence, je suis ici mais ailleurs, ailleurs n'existe pas, je ne fais rien, je m’allonge pendant des heures, fenêtres ouvertes, soleil lumineux, enfuie sous mon cache-yeux marron, je me plonge dans une inertie ahurissante, je ne bouge plus, je ne pense plus, ma déchéance s’accentue, et je continue à m’ignorer, je prends du poids, je pâlis, je me dégarnis, j'oublie, je vieillis chaque jour d’une année.

    Le reste du temps je fais des choses avec mes amis ou ma famille, des choses sans importances, juste pour dire je vis encore.

    Je suis censée être heureuse, c’est vrai, mais ce n’est plus une question de bonheur, la question c’est « est ce que je peux encore réussir ou est ce que j’ai déjà échoué ? » le bonheur c’est sentir qu’on a réalisé quelque chose, peu importe du moment où « réaliser » se conjugue au passé à la première personne du singulier, réaliser est un verbe divin, Dieu (ou cette force suprême) réalise et accomplit toute chose, quel bonheur que de ressembler à son créateur !

    Je ne veux plus réaliser quoique ce soit, j’ai seulement réalisé que je désire vivement un calme absolu, je désire que personne ne compte plus sur moi, je désire que personne ne tient plus à moi, que personne ne soit déçue, qu’on m’oublie, que je les oublie, que je disparaisse, calme.

     

     

     

  • T'as d'beaux yeux tu sais!

     

     

    Je n’ai pas écris ces derniers temps, je suis distraite, hier une de mes amies s’est fiancée, et on était pris par les préparatifs de la cérémonie, mais ça me manque, écrire.

    J’étais distraite, je n’ai pas fais attention à lui aussi, et il me manque trop, bientôt il sera là, enfin il ne reste plus que quelques jours, je l’attends impatiemment, je ne veux pas m’exciter très tôt, mais ça me prend comme une vague de joie, bientôt nos yeux seront unis dans un regard pure, continu, débarrassé des barricades des écrans de nos ordinateurs.

    Ses yeux me manquent, ses yeux, qui me connaissent, ses yeux qui me considèrent, quel plaisir que de voir cette admiration dans ses yeux, je me sens vivre, je me vois dans ses yeux, je prends des formes et des couleurs.

    Ses yeux noirs derrière ses lunettes, un délicieux cocktail, un Bloody mary, on dit qu’il est extrêmement difficile de trouver un Bloody Mary convenablement préparé, mais si on en boit un « vrai » on ne le quitte plus, ses yeux pour de vrai, forment un mélange précis et précieux, je ne me rassasie jamais.

    Ce sacré mélange, trois quart de jus de tomate doucement acidulé et exquis, légèrement édulcoré, le goût de ses yeux naturels, ensorcelants, enfantins, drôles, un quart de vodka, claire, limpide, flambante, comme ses yeux transparents, ardents, perçants, du jus de citron en gouttes, trouble, amer, dégage mystère et gravité de ses regards, les épices parfumés, l’aigre-doux du sel et de la tomate font le contraste, l’étonnant mélange que je vois dans ses yeux, me plaque dans la confusion, un petit garçon en poste de direction, un adulte innocent, un enfant accompli, un homme malicieux, un adolescent maladroit, un grand séducteur, une sagesse, une force, un caractère, un feu froid, une assurance, un estime, une douceur dissimulée presque timide.

    Ses regards se passent des mots, ses regards désemparants me déconcertent, ses regards me transpercent et me chatouillent, ils écoulent une tendresse, ils réclament une tendresse, ils m’aiment et je rends le regard, l’un reflet de l’autre, l’on se passe des paroles, le contact saisissant, le souffle retenu, nos cœurs battent à se rompre, on savoure le langage magique des âmes affolées de désir, on s’approche lentement sans bouger, on savoure l’union fervente des corps éloignés, il s’empare de moi, j’avale ce cocktail jusqu’à sa dernière goutte, je déglutis ma salive, mais ses yeux déclenchent en moi une sorte de réflexe pavlovien, je bave, Prévert s’impose, inversant les rôles, comme Gabin et Morgan, je murmure « T’as d’beaux yeux tu sais !" et je réplique. "...embrasses moi ! »

     

     

  • Trick or treat!

    Ambiance d'halloween, le voisinage plonge dans le noir, tous les révérbéres ont décidé de faire la gréve ce soir, quelques nuages dispercés imbibés par la lumiére du grand Tunis se distinguent dans le ciel par leur couleur orange, soirée poétique et sinistre, loin des festivités, je ne vois que le côté obscure, les esprits du firmament, franchissant les barriéres, je les sens rôder, la lune timide tente de creuser un chemin parmi les flocons oranges aux traits de jack-o'-lantern, elle ne réussit qu'à jeter un bref coup de lumiére froide et terne.

    Et moi j'ai repris mon ancienne habitude de lui écrire, et je me morfonds, je détéste ce faible qui me pousse à le harceler, c'est comme la premiére cigarette après une longue abstinence, une aspiration, une deuxiéme et on en a pour bien longtemps.

    J'écris ce que je fais, ce que je compte faire, ce que je sens, ce que je veux, lui il lit, c'est déja bien (parfois c'est trop long), mais en reparlant plus tard je remarque qu'il n'a rien retenu, même pas les faits simples, comme "j'ai vu ton frére dans un café", tout ce qu'il voit c'est la demie bouteille vide, il est loin, il me manque, il est entouré, je suis jalouse, je suis triste, équivaut à "il est la source de mon malheur", il en a marre lui, je lui file la "rage".

    Je serai ravie à savoir que ma présence compte pour lui, qu'il n'apprécit rien loin de moi, et qu'il peut se sentir triste et seul à cause de ça, c'est humain, c'est naturel, quand on est à deux on est aux anges, chacun pour soi on est dégouté, après un mois on en manque, non?

    Mais jusqu'à avoir la rage, je ne comprends vraiment pas, en littérature arabe préislamique l'on accorde à l'amour deux qualificatifs, platonique ou érotique, nous on se balance entre les deux, maintenant on est à la phase platonique, c'est tout à fait normal d'éprouver des sensations platoniques, c'est normal de souffrir quand on est loin de l'être le plus cher, "la maniére la plus profonde de sentir quelque chose c'est d'en souffrir", ce n'est pas moi qui le dit c'est Flaubert!

    Je ne comprends vraiment pas où est ce je dois me positionner, certainement pas rester neutre, moi soit j'aime soit j'aime pas! soit platonique soit érotique, qui peut prétendre avoir un troisiéme qualificatif? me dire qu'il est possible que deux personnes aient des relations sans pour autant coucher ensembles, je répond que "érotique" ce n'est pas coucher ensembles uniquement, avoir des relations ça reléve de l'érotique, deux personnes s'aiment en érotique doivent garder une certaine distance qui ne dépasse pas le champ visuel, condition brisée, on est au platonique simple, non?

    Mais lui, et parce que c'est lui, toujours exceptionnel, il est quelque part entre les deux, je n'arrive pas à le rejoindre, ni à comprendre, et puisqu'il ne dit rien de ce qu'il sent, je laisse libre cours à mon imagination, et les questions s'entassent, et il s'enrage, de la façon avec laquelle j'intrepréte et je dessine sa vie!

    Il reste inerte, inaccessible, inpénetrable, mystérieux, comme un dieu qu'on doit aimer sans le voir, on prétend le sentir, et à force de se le répeter on fini par y croir dur comme fer!! La preuve c'est que j'arrive toujours à sentir ses bras forts m'enlacer et briser mes côtes quand je lui demande (au téléphone) de me serrer, il suffit de me concentrer sur cette impétueuse envie,  et parfois je pleure!

    Il enferme ses pensées dans une série de matriochkas, enfermée à son tour dans un coffret étanche dans une caverne d'Ali Baba sur une maudite île au trèsor au large de Bermuda, et pour y arriver il me faut sa carte du Maraudeur, sur laquelle "je jure solennellement que mes intentions sont mauvaise" ne fonctionne pas, alors méfait accompli, je comprends que malgré tout l'amour qu'il a pour moi, il est bien là bas, comme un oiseau migrateur, là où il passe se sent chez lui, avec moi, avec une autre c'est pareil du moment où il ne se plaint pas!!

    Se plaindre, est un défaut, il est patient et resistant, comme un roc tout se brise sur lui, rien en semble le déstabiliser, ou alors il ne me confie pas ses faiblesses, moi râleuse et vulnérable, et je veux qu'il se plaint de ne pas être avec moi, j'ai besoin de le savoir, de sentir que je manque à sa vie comme il manque à la mienne, que je fais moi aussi la pluie et le beau temps!!

    Il croit qu'il est une partie de ma vie, pas ma vie entiére, d'après ce que j'écris sur mon blog et dans mes lettres, et ça lui fait mal en quelque sorte, pourtant en réalité moi je suis une partie aussi, alors n'ai je pas au moins le droit d'apprendre de sa bouche que ma présence fait la différence?

    Enfin je dois maudire internet, pour avoir fait du virtuel un eratz approbé de la présence physique, mais d'abord maudire ce faible de ne pas pouvoir m'en dépasser, fallait il que l'on s'aime si on ne peut pas l'assumer?

     

  • Cybelle dévoilée

    Cybelle, la déesse aux mystères, à la fertilité, Cybelle la nature sauvage,  Cybelle qui a les clés de la Terre, qui guérit les maladies, qui protège le peuple, qui écrit les récits sibyllins. Je ne pourrais pas blogger sous un pseudo meilleur. Il a fait connaissance avec Cybelle. ( ou Cybèle).

    Je me sens déshabillée, comme s’il me voit nue pour la première fois, pourtant ni pudique ni timide, c’est  l’embarras de dévoiler mon intimité, l’anxiété, la peur de le décevoir, il a fallu du cran pour me montrer du brouillard qui m’enveloppe,  j’ai encore des tas de scribes et de mémos confinés dans mon casier, il lit mon blog et mes écrits, serait-ce un malaise ? Serai-je capable de les exposer ? Je ne sais plus que faire ici, ignorer qu’il a tout lu, et continuer à m’exprimer librement, ou être malgré moi contrainte de ne pas étaler mes quatre vérités ?

    J’ai une réponse à priori, et pour commencer, là j’écris ouvertement, objectivement (par rapport à lui), je n’ajoute rien pour le flatter ou lui plaire ou embellir mon image, je n’omets rien, c’est mes pensées crues et brutes, comme j’ai l’habitude de le faire, on pense à ce que l’en veut et on pense soit même à ses idées, n’est ce pas la liberté de pensée, le droit le plus accessible le plus réalisable et le plus naturel qu’il en soit, en jouir sans attenter celle d’autrui, ni ses sentiments ni sa dignité, surtout quand cet autre n’est autre que l’être qui compte plus que quiconque, c’est une tache de droiture, d’honnêteté, je suis certaine que je ne le suis que peu, cela dit, je veillerai à donner à César ce qui revient à César.

    Je dois avouer que je me sens soulagée, étant dit, il tient toujours à moi, comme j’y tiens, et surtout qu’il s’est montré plus pragmatique que je le croyais, c’est un homme pratique! ( dans ce cas une qualité) Il a dit qu’on peut écrire ou parler des choses dont on semble très convaincu alors que la réalité est différente, on ne se rend pas compte ! Et je me rappelle avoir lu une histoire pareille d’un couple marié (je la posterai plus tard) Sa tolérance m’a ravi, je n’attends pas moins de lui, il gagne en estime et en admiration. 

    Notre couple, inaccoutumé et paradoxal me semble de plus en plus ferme et inébranlable, malgré notre principal écueil qu’est la communication, alors je continue à penser et écrire ce qui beau me parait, en fin c’est ma façon de prendre mes repères et de me vider le cœur, j’aurai préféré lui raconter tout ce qui me tombe sur la tête, mais je n’ai pas la faculté de dire ce que je veux quand je veux, d’autant plus la distance m’isole.

    C'est tout de même ce rapport sentimental qui nous lie qui fait la pluie et le beau temps dans nos vie à deux, on fera tout pour le préserver, advienne que pourra !

  • La fosse de l'indicible

    Par moments je me sens une imitation de moi même, une contrefaçon très mal faite, je réagis comme un automate, et je consomme et j’abime, par moments quand je manque d’inspiration, et que je ne produits plus, même pas un mot gentil pour consoler une personne, quand je me sens pathétique, inutile, un tas de pierres qui attend qu’on le jette, par moments ça m’arrive, on me dit c’est la vie ! Je dis la vie n’est pas un porte-manteau sur lequel on accroche nos échecs et nos erreurs, c’est moi, le problème, je n’arrête pas de penser, de faire fonctionner  mon cerveau à l’épuisement, pour aboutir à rien, c’est moi qui aime la vie, qui la cherche, la trouve, la touche, la goûte, me brûle, me cache, me relance, me déçois, et elle, la joueuse, elle défile ses mirages, des illusions à perpétuité, je me laisse leurrer, et je l’aime un peu plus… « J’aime la vie » n’est ce pas ce livre de Christine Arnouthy, cette belle Kitsch qui aime la vie au point de finir par s’écraser sous les roues d’un camion !

    Je manque d’inspiration, pourtant des femmes peuvent être heureuses sans inspiration, avoir ce qu’il faut d’une manière classique, pourquoi je suis embrouillée, et inapaisable, pourquoi je suis rabâcheuse, pourquoi je ne suis pas normale ?

    Je manque toujours de quelque chose, mais d’abord je manque de lui, Barbaritto, qui est loin, et engagé dans une autre vie, et qu’on s’aime, une folie ! C’est comme voir qu’on fonce droit vers un mur et qu’on accélère comme même ! Bon je rumine l’histoire, comme on mâche sa propre chaire, c’est douloureux et amer, une autodestruction !

    Je ne suis pas cette stupide romantique, alors je me demande si je l’aime vraiment ou si c’est un dessein de mon esprit fatigué, parce que je doute de ma capacité à transmettre un sentiment, si noble. Mais je le veux cet homme, cet homme qui n’est pas à moi, et j’ai inventé des histoires pour m’en dissuader, j’ai menti, j’ai dit l’avoir trompé, je suis partie, j’ai souffert, j’ai fait semblant, je l’ai blessé, mais il est revenu, et il m’a ouvert les bras, et moi enfiévrée, affamée, vaincue, agonisante,  je me suis accrochée, avant tout c’est mon meilleur ami, j’ai cru être capable de l’effacer, je n’ai réussit qu’à effacer la joie de mon cœur, et du sien, et maintenant impossible de l’imaginer subitement absent, pourtant je me torture l’esprit en imaginant la forme de la terre s’il sera dedans, « …un rêve récurant, parfois j’y songe, rarement juste une seconde, ou deux avant de la bannir, choquée, de mon esprit, je suis sure qu’il en va ainsi pour nous tous à propos des gens qu’on aime. C’est le triste corollaire d’un véritable amour, on se trouve obligé d’imaginer l’univers sans son bien-aimé, et d’en contempler une seconde ou deux l’horreur et l’abomination. Un coup d’œil au travers de la fissure sur le vide et le grand silence de l’au delà. » [ La vie aux aguets. William Boyd.]

    Quand je pense à cette terreur, de le perdre, de voir une force ténébreuse l’entrainer vers un sommeil eternel, et qu’il est loin, et que personne me laissera le voir, ou lui apporter des fleurs, et que personne me consolera, quand j’y pense j’effleure l’évanouissement, impossible de continuer sans lui.

    Que j’ai les idées noires, que je me bourre la tête avec des images machiavéliques, me flatte peu, mais je l’aime fichtrement pour ne pas m’affoler par moments.

    Je ne dis rien à Barbaritto, c'est la fosse de l'indicible.

  • Raz-le-bol

    J'en ai par dessus tête cette fois, je ne supporte vraiment plus ses propos sceptiques, résolument il n'a pas confiance en moi, du tout, il interprète tous mes gestes et paroles d'une façon malsaine, toujours de mauvaise foi.

    C'est qu'il est maladivement méfiant, ou que je n'inspire pas confiance, et si c'est le cas, comment pourrai t-il m'aimer si à ce point il doute de moi ? Et là tout s'effondra, je n'ai jamais toléré à une personne de me suspecter, je n'ai jamais aimé me justifier sur des choses débiles et pourtant il me fait subir un interrogatoire à chaque fois qu'il pette les plombs, monsieur ne veut pas paraître dupe, il insiste, il tient à avoir des explications, et moi ça me rend folle de rage, comment diable peut il seulement douter que je serais capable de le faire passer pour une dupe??

    S'il doute de ça , c'est que tout le reste n'a plus d'importance, et puis je n'ai pas le droit de monter sur mes plus hauts chevaux quand lui il passe au galop, je dois docilement répondre et me disculper, et il reprend des le début, oubliant quelques détails, ajoutant d’autres, gonflant le temps passé, n'admettant jamais qu'il en fait trop ou qu'il peut se tromper, et il m’arrête quand il ne veut plus écouter, il part avec la même idée qu’il avait au départ, tous mes efforts tombent à l’eau, et si je me tais ? Il s’emporte d’avantage et pour finir je dois absolument demander pardon, sinon j’en aurais sur la conscience, parce que c’est toujours lui le Bon !

    Et ça , mon Dieu, m'exaspère à un point que je me mords les doigts pour ne pas hurler, je garde une voix calme, j'essaye de faire ce qu'il veut, je ris parfois, pour me déstresser et rendre les choses ridicules, je veux en finir, mais hélas il pense que je le prends pas au sérieux et il hausse la voix, et je m'énerve d'avantage, de ma vie je n'ai jamais laissé une personne me trainer ainsi, même avec mes parents, quand on m'accuse je ne réagis pas, ou j'admets ou je sois innocente celui qui ne me croit pas qu'il aille se faire voir, je n'ai pas de compte à rendre à quiconque.

    Cependant, c'est avec lui seul que je me montre patiente et indulgente, je l'écoute je discute, je raconte la vérité et ça sonne faut toujours parce que bordel si j'ai envie de mentir ce sera parfais, je suis une bonne menteuse, mais je n'aime pas mentir, ça ne fait pas de moi coupable, et le hic c'est que tout le monde me crois quand c'est mijoté!

    Lui, il me pousse à bout, je sais qu'il a passé une journée affreuse au boulot mais pas pour autant en avoir après moi, ensuite m'en vouloir ne pas être à ses côtés quand tout va mal, oubliant que quand tout va mal, il s'acharne sur moi!!

    Heureusement que c'est au téléphone que tout se passe sinon j'aurai pu réagir autrement, je deviens odieuse et exécrable, et je ne supporte plus personne, vaut mieux ne pas m'approcher, j'ai un sacré sang froid que je perds à une seule occasion, qu'on m'accuse à tort et m'oblige à me justifier sans me croire.

    Ce qui m’irrite par dessus tout c'est quand on inverse les rôles, il me fait entendre ce que j'ai envie de lui dire quand c'est lui l'inquisiteur, et je m’abstiens  pour ne pas le blesser.

    La cause c’est que moi je pense qu’on dispose des mêmes droits, qu’on est égaux, et que lui il pense qu’une femme ne doit pas gueuler comme un homme quand elle perd les boules, sauf que je ne suis pas une femme à bouder doucement, ce n’est pas chic de délirer, mais diable je peux tuer moi !!!

    Je ne peux pas lui dire tout ça, je serais perdante et il ne verra que le mauvais côté comme toujours! Alors je compresse ma rage au point d'avoir des crises d'angoisse, dès que je m'allonge sur le dos un poids m'écrase les poumons, j'étouffe et je cherche une position confortable pour dormir, mais ce stress ne semble pas clément, ça commence avec un petit malaise, puis hoquets, puis des courtes apnées, je m'affole, je me léve je me calme mais ça reprend en boucle, raz le bol!

     

  • Je t'aime et je me tais

    Ce soir je me trouve incapable de lui dire je t’aime, ce n’est point parce que je ne le suis pas, quelqu’un a dit qu’on ne s’aime vraiment que si on arrête de se le dire, je me rappelle d’une lettre, cette lettre :
                                                                                                                                                                  14 Février 2009
    « C’est une paranoïa ici, c’est la Saint Valentin, l'on dirait tout le monde est amoureux !
    J’ai passé la semaine à faire les tours des boutiques avec mes amies pour choisir des cadeaux pour leurs compagnons. J'ai réalisé que je ne t'ai jamais fait de cadeaux!
    Et c'est parce que je ne trouve pas un qui peut te plaire, vraiment je ne sais pas, je trouve de belles idées pour les filles mais quand je me demande qu'est ce que je peux choisir pour toi je me bloque!!
    Je ne fais qu'écrire des messages, des lettres, un vrai carnaval de mots, de couleurs, de folies qui encombrent ta boite, elles ont pris des cadeaux juste pour faire comme tout le monde, pour la coutume, pour ne pas être déphasées, elles iront diner en tête à tête, mais aucune d'elles n'est vraiment autant amoureuse que moi, pourtant moi je serai la seule qui reste bien seule!
    Tu devrais remarquer que je t'écris de moins en moins, je manque de mots j'ai l'impression d'avoir presque tout dit... je vais peut être faire comme Nietzsche et me mettre à m'envoyer des lettres de ta part, ça t'épargnera mes coups de tête!
    Depuis que je t'ai aimé les fêtes me font flipper, entourée de dizaines de gens qui ne m’entourent pas, je dévisage ces gens cherchant ton cher visage, comme si t'allais jaillir de nulle part juste pour me dire je suis là à tes côtés, comme si j'allais sentir ton souffle dans le creux de mon cou, souvent je me perds dans mes pensées en pleine foule tout devient calme je n'entends plus rien que les battements de mon cœur, je t'imagine, je t'invente, je te dessine, je languis, et je me réveille, le cœur alangui, je me trouve dans une boule en verre, présente en chaire et en os, le cœur voguant dans un autre univers, c'est toi mon unique belle histoire, on a beau tout rêver, tu dépasses le rêve!
    Tu ne peux jamais saisir à quel point je me sens seule, terriblement seule, j'ai comme un trou noir dans ma vie, comme si mon âme m'a quittée, pourtant je sors et je vois du monde et je passe du temps, au tréfonds de moi une petite fille aveugle qui se fait perdre l'ouïe par une bombe, j'ai du mal à te faire comprendre ce que je sens vraiment, ou à quel point je t'aime, d'ailleurs ce mot commence à m'écœurer, c'est la définition de mon existence: qui suis je?? Un être qui vit pour t'aimer!! Ça te fait peur?? J’ai très peur moi-même, de tomber malade d'amour, de devenir obnubilée, de ne plus jamais guérir.
    Mais tu es l'homme que j'admire, l'air que je respire, mon amour... et comme on dit, j'ai tout pris de toi jusqu'au sens du frisson. Je ne te demanderai pas d'être le mien, ni de faire des miracles pour moi, je n'aurai tant de chance que quand tu m'aimeras, tes mains sur ma peau valent perles et diamants. »

    Enfin j’ai choisi un cadeau, que j’aime, et j’ai brisé les quelques milliers de kilomètres qui nous séparent, ce matin là il a reçu dans son bureau une douzaine de roses blanches, il a dit plus tard que tellement elles étaient blanches que les bouts des pétales semblent verts, expéditeur inconnu, mais il a su que c’était de ma part, c’était mon message :


    « Rita Hayworth était une mordue de voyages, dans toutes les villes du monde là où elle débarque son prince Ali Agha khan a pu embellir ses matinées par de magnifiques bouquets de fleurs, je pense que même son alzheimer n’a pas pu ternir l’éclat de ces joyaux vivants.
    Et moi mon cœur si j’aurais ce même pouvoir j’inonderai tes jours d’amour et de fraicheur, mais tout ce que j’ai à t’offrir c’est ma passion un absolu désir que je ne peux jamais combler simplement parce que ton absence le nourrie. J’envierai ces fleurs quand tes mains les toucheront, serai je un jour ta fleur unique ? »

  • Mon émouvant amour

    Si je reprends mon ancienne habitude de lui écrire des lettres, je reprendrais par la suite toute la cascade d’habitudes qui s’en suit, surtout ce lourd chagrin qui m’empêche de respirer, des qu’il s’éloigne.

     Cet après midi, j’étais presque qu’aux nuages, ou je l’étais assurément, quand on est aux nuages on a l’impression de flotter on est entouré de leur blancheur fraiche, du coup on ne voit plus leur contour et leur forme, on dit qu’on y est presque sans réaliser qu’en réalité on est plein dedans, on était la bas cet après midi.

    Légère, épanouie, heureuse, enfin du bonheur doux comme un bonbon fruité qui fond lentement sur la langue, et répand dans la bouche son gout sucré, tel était notre bonheur, j’ai fermé les yeux fortement, pour tatouer son visage dans mes pupilles, je savais que le bonheur est éphémère, que le soir dans mon petit lit vide, je vais fouillé ma mémoire pour l’évoquer, et je n’aurais que l’amertume de ma salive, hier encore j’étais dans ses bras, ce soir je rase les murs, j’aurais un autre bonbon certainement, toutefois, il me manque ce bonheur, intense, et j’ai peur surtout que je m’y habitue, le sevrage sera dur, et c’est justement cette habitude que j’ai cru être capable de m’en débarrasser, l’habitude de m’habituer à sa présence, comment pourrai je simplement ignorer tel bonheur qui m’envahit à sa simple vue ? Comment serons nous capables de nous maîtriser quand chacun aime l’autre plus que l’autre, on se bousille on s’abime on se brûle au minuscule contact, on se dispute,  on se blesse… mais on s’aime.

    Jaloux et convoités, on s’attire, on attire les autres,  on s’affole, on se ressemble si fort au point de refuser de l’admettre parfois, comme quand au réveil, on regarde sa propre image nu dans un miroir, on fait généralement cette grimace de terreur et en s’éloigne rapidement, sans pour autant se mépriser, on continu à aimer sa personne, on continu à s’aimer de plus en plus fort.  

    J’avais l’habitude de lui écrire et je crains la reprendre, j’ai fait ce blog pour écrire à lui sans qu’il lise, cependant je lui ai filé le lien, mon unique faible cet homme ! Mais il n’a jamais regardé, et ça m’a poussé à parler, et c’est ce qu’il préfère de loin!

  • Sorrows of wingless sparrows

    Justement, ce besoin d’écrire, urgent, m’empêche de dormir, un besoin  astreignant, qui endolori si on l’ignore, tout comme manger ou pisser ou vomir, vital !

    Mais pour écrire quoi ? Un baffouage ?  Et je cherche… profondément je me sens déçue, je refoule  mes larmes, je retiens mes hoquets, à peine, rien de si dramatique, seulement il me manque, atrocement, et quand je le vois je le fuis, suis-je normale ?? Presque ! 

    Lui, exigent comme un roi, moi piètre comme un moineau aux ailes coupées, et je me colle des plumes volées pour sauver ma fierté, quand sa voix annonçant son arrivée devant chez moi, fait fondre la cire de mes plumes, moi je tourne le dos, j’érafle mon exaltation, j’omets mon besoin urgent de me jeter dans ses bras, peu m’importe ce qu’il en pense, je suis maîtresse de mes émotions !!

    Pure illusion, c’est lui le maître de mes émotions, c’est lui mon maître, je suis sur sa main comme ce moineau mesquin, je suis assoiffée,  affamée,  tout ce qu'il me donne me parait si peu, la gourmandise est un pêché, certes, mais la faim, « la faim humilie, la faim avilit, la faim vous fait oublier votre famille, vos amis, vos proches, la faim vous transforme en monstres » dit Malika OUFKIR, moi j’ai toujours faim, moi j’ai faim de lui, l’assouvir ce n’est pas mon soucis, je m’épuise à la dissimuler sous cet air désinvolte qui frôle l’insolence, je repousse  toute chance de craquer et me soulager parce que je suis malade d’orgueil, et mes pêchés s’entassent !  

    Je suis tel un moineau sans ailes qui se prend pour un  paon, le paon est dénué de ses plus belles plumes,  et le chagrin persiste.

     

     PS: j'ai enfin trouvé un titre à mon livre que je n'ai pas encore écris, sorrows of wingless sparrows! pourtant il n'y a que moi, seul sparrow.

     

  • Attendre ce n'est pas tendre!

     Je suis ici, j’attends depuis le matin, plus que quinze heures se sont écroulées, et moi chez moi, seule avec moi, j’attend qu’il aura du temps pour moi, et que c’est contraignant de voir le temps refuser de rouler plus vite, même pas normalement, «  Tu as l’éternité et l’instant, quelle importance, dit Maalouf, Le temps est l’hameçon des ténèbres, ne te laisses pas leurrer… », impossible de ne pas me leurrer, quand le temps et les autres complotent pour que je ne le vois pas aujourd’hui, lui et moi dans la même ville enfin, et que je souffre d’attendre, je me suis montrée patiente, bien sage, je pourrais attendre encore des heures si j’aurais la certitude qu’il viendra à la fin, mais il ne vient pas, il me l’a apprit…le soir.

    Ma patience ne s’est pas récompensée, ni gratifiée, même pas remerciée ni regrettée, et me voilà alertée depuis le beau matin, un autre matin va bientôt naitre et je me bats pour dormir, j’ai bu beaucoup de thé,  j’ai même bu du café, ce que je fais rarement,  et bêtement, parce que si j’ai arrêté d’attendre un peu tôt, j’aurais au moins pensé qu’au lieu de sortir voir ce spectacle qui porte mon prénom ( à vocation soufi l’on dit !) j’aurais prévoir mon sommeil troublé par tant de stimulants, j’aurai aussi pensé que dormir sera mieux qu’attendre, au moins je m’échappe à l’ironie de voir le temps se moquer de moi, ou de penser qu’il passe ce maudit temps avec des autres !!

    Je suis terriblement râleuse, pourtant un simple mot de sa part sera capable de me faire taire, je ne lui en veux pas réellement, je me sens tellement mal au point de souhaiter qu’il reparte et me laisse tranquille, de toute façon il est absent pourtant à côté ! J’ai décidé de ne pas pleurer cette fois, mais il parait fort probable que je changerai d’attitude, et je ne ferai que ça tout au long de son séjour (pas si long que j’en songe), et pour finir une tisane et « Les jardins de lumières » pourvu que mon cerveau épuisé se lasse et sombre dans un oubli obscure.

  • Emotions... ma chaire!

    Emotions ! Quand est ce que j arrêterai d’avoir des émotions ?  C’est fatiguant c’est ennuyeux !! Quand on éprouve en même temps un torrent d’émotions contradictoires, la famille, les amis, l'amour, les gens, tous prodiguent des  émotions, personne ne passe dans ma vie sans m’affliger des émotions je dois avouer que c’est de ma faute je suis sensible, ma prof d’anglais me l’a dit un jour en classe de deuxième année,  « You are so sensitive  that is your strenth » avait elle raison ??  aussi le genre de relations que je partage avec les autres est particulièrement profond, pourtant souvent ceci a l’air d’être superficiel, je me trempe dans les sensations jusqu’aux os, avec soif, avec cette folle rage des gens qui passent par  une ville inconnue pour peu de temps,  ils ne dorment plus ils ne se reposent plus, ils n’ont pas le temps pour s’asseoir, ils veulent voir le maximum, découvrir connaître la ville, toucher son « cœur » sa quintessence, ils la mémorisent avec tous leurs sens, ils apprécient tout même ses poubelles et ses clochards, parce qu’ils savent qu’ils partent rapidement qu’ils n’auront pas pour longtemps, qu’ils n’ont pas du temps pour s’y installer pour se faire des amis pour s’attacher pour changer des choses ou même pour laisser une trace si mince soit elle, ils passent rapidement de ville en ville comme moi j’erre dans cette vie, à en juger de l’intensité de ma rage, mon attention la manière avec laquelle je l’observe, les choses que je découvre, les passants que je rencontre, je me trouve comme ses éternels voyageurs, sans même bouger de cette ville, je suis tout comme eux, ceux qui viennent et qui partent comme des étoiles filantes dans un ciel d’été, je suis consciente qu’à ce rythme, je dois bientôt partir moi aussi, d’ailleurs je le sens au tréfonds de moi, c’est pour bientôt, comme tout le monde le sens, et comme personne ne le dit à personne, on quitte la ville l’un de ces jours, sans dire adieu aux passants, emportant sa curiosité de voire d’autre villes, sa peur de l’inconnu, sa soif de l’aventure, son amertume de laisser derrière quelques affaires suspendues quelques passants remarquables, quelques coins de la ville toujours inaccessibles, enfin c’est ça une vie, c’est une ville qui n’appartient jamais à personne, tous ceux qui partent n’en gardent que des souvenirs, reste à faire un effort pour en avoir de bonnes, seul compagnon de route.  


     

  • Les tourneurs de pages

    On gueule tout le temps, à n'importe quelle situation, faut tourner la page, oublier, recommencer! mais est-on vraiment convaincu dans son interieur que c'est réalisable? sait-on que c'est de propos d'idiots qui portent des lunettes roses?? oubli-t-on vraiment aussi facilement comme on tourne une page?
    D'ailleurs quand on abime une page, en écrivant dessus et essaye de recommencer sur la suivante, on trouve souvent que les dégats touchant la premiére, se transmettent sur la page de l'envers, des trous, des taches d'encre, des reliefs... et ça ne sera pas une bonne idée de recommencer sur un terrain foutu... une tentative condamnée, il va falloir attendre (parce que ce n'est jamais nous qui tourne les pages) une page blanche, saine, on pourra alors multiplier ses chances de reussir à en faire une page lisible dans le grand livre de sa vie. J'ai très envie d'enlever cette expression du champ lexical de mes proches! D'enlever leur lunettes roses, et noires aussi, qu'on mettes tous des lunettes à haute résolution!!!

  • Parce que...

      Je me vide la tête ! Vaines efforts !! Je suis vide, je coule dans le vide en silence, je ne suis pas triste, mais je ne veux pas parler parce que je ne veux pas penser, penser me fatigue plus que vivre, parce que vivre me fatigue aussi ! Je préfère ne pas parler, et je n’écoute plus, je ne m’ennuis pas de mon silence on appelle ça la paresse mentale, j’appelle ça une touche mute !

      Et là j’ai mal à la tête parce que j’écris, parce que je recommence à penser, et que je ne peux pas écrire sans penser. Oh que c’est compliqué !!! Je traîne dans la vie comme une jambe mutilée d’un chat chanceux qu’une voiture à pris le soin de renverser sans le tuer, je traîne comme cette jambe attachée au corps par un petit morceau de chaire vivante, plus la chaire est vivante plus ça fait mal !

     La question sera, quand est ce que la jambe se détachera-t-elle du corps ? Parce que je pense qu’elle ne peut se réparer !

      Je suis sortie, et j’ai par hasard vu une ancienne amie et ce n’était que par pur hasard, cette amie fait partie de la maudite liste des gens que je rencontre et qui sont justement sur le point de partir quelque part !! Mes feuilles mortes se ramassent à la pelle!

      Hasard ! "Dieu a choisi l’hasard pour parler aux Hommes", et mon Dieu que c’est vrai ! Nietzsche  ne s’est pas du tout trompé ! Il a seulement oublié d’établir une pierre de rosette pour déchiffrer ce langage divin ! Dieu essaye de me parler, à travers ce langage de signes d’événements soigneusement imprévisibles que je ne comprends pas ! et ce n’est que parce que je me noies dans ce vide, là où tout perd son sens, le vide c’est comme si je suis dans un rêve alors que je suis réveillée, comme si je flotte sur le dos à la surface d’une eau calme « comme de l’huile » , une brume épaisse m’enveloppe, tous mes sens s’arrêtent net, mon cerveau fixe une image unique, une étoile filante en mode très ralenti, jusqu’à ce qu’elle se perd dans le néant noir et s’éteint, là je m’éteint aussi. Bienvenue dans le vide, aller gratuite, retour « aucun n’est encore signalé ».


     

  • Bribe d’une chamaille

     

    J'ai vu cette photo, un feux sur une surface de lac glacé, et je me suis rappeler d'une drôle de dispute avec mon amoureux, comme je garde toujours mes historiques, et qu'on garde toujours des preuves écrites, si l'on trouve, de nos plus forts moments, en voici une coupure, et un fort moment de peine et de bonheur, du feu et de la glace;

    dim. 04/01/09 22:31

    ....

    Il a dit :

    Je crois que je tu veux que je disparaisse de ta vie ! Tu veux qu'on se quitte c'est ça??

    J’ai dit :

    Mais ce n’est pas vrai, tu m’obsèdes !

    Il a dit :

    Comment je peux t’obséder, avec mon soit-disant égoïsme, mon intimidation ??

    J’ai dit :

    Quand je dis tu m’obsèdes ce n’est pas une hyperbole, c’est que tu m’obsèdes vraiment, obsession ce n’est jamais un truc positif, obsession c’est continuer à penser que respirer est bien marrant tant que toi tu respires c’est accorder une liaison entre toi et tout ce que je vois, c'est pénible.

    Il a dit :

    J’ai envie de sortir que le vent m’emporte, que c’est terrible tout ça!!

    J’ai dit :

    La terreur c’est craindre voir un mot maudit défiler, la terreur de voir le fameux "adieu".

    Il a dit :

    Ça c’est le pire, on ne se dit jamais adieu quoi qu’il arrive !

    J’ai dit :

    Le pire c’est ce qu’on frôle de temps à autre, ce qu’on craint et ce qu’on pense être capable de supporter quand on est en colère et ce qu’on se trouve incapable de l’imaginer quand tout va bien.

    Il a dit :

    Je t‘aime !

    J’ai dit :

    Pourtant on veut se prouver que c’est fini alors qu’on recommence dans la seconde qui suit à s’aimer plus fort, alors oui je t’aime….

    Pourtant on n'a pas cessé de nous échanger des mots empoisonnés et des mots de velours jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ne plus pouvoir écrire, le feu s'est éteint, la glace s'est fondue, il n'en est resté qu'une trace humide et tiède, un bon départ pour le lendemain! Comme tous les amoureux!

     


  • Divanphile ou fille seule!

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    insomniac, Daniel GIRAUD.

     

     

    Parfois, comme ce soir, je lutte pour dormir.

    L’insomnie me torture, et la cause c’est le lit ! Bizzard non !

    Mon petit lit pourtant douillé, mais vide.

    Et bien je n’aime pas les lits, pour dormir je préfère les divans, c’est chouette.

    Un lit c’est toujours aplati et vaste, un divan est plus étroit certes, mais c’est accueillant, avec ses reliefs, je me sens enveloppée, j’enfouis mon visage dans le dossier, peu  confortable  toutefois adorable ! Ça me rappelle d’ailleurs les gens qui aiment les chats, ils se frottent les mains et les joues contre les boules chaudes de fourrure vivante sans craindre les griffes.

    Je n’aime pas trop les chats, je préfère les chiens, encore plus les divans.

    Chatophile ou « divanphile »  on cherche tous un refuge, on manque de tendresse et ça craint, quand on a son lit vide mais pas son cœur, on a du mal à dormir.

    Ah je veux un divan là tout de suite !!!  Quoique, j’aurai besoin du divan des mensonges du docteur Ernest Lash.


  • La chasse aux rêves

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    J’ai perdu mon enfance ! – c’est normal, j’ai vingt quatres ans.

    Oui mais mon enfance c’est fini, je m’ennui dans ce monde adulte, je suis tel une pêche verte, ni fleur ni fruit mûr, âpre dure immangeable, coincée entre deux mondes différents, et je m’ennui.

    Je m’ennui parce que j’ai perdu mon insouciance, parce que le monde des adultes manque d’imagination et d’innocence, un monde sec, vide, incolore et froid malgré tout ce qu’ils ont pu endurer  pour l’embellir.

    Les enfants, eux, ne fournissent aucun effort pour ceci et ils sont dans les nuages, même les plus laids et les plus infortunés profitent de leurs vies.  

    Dans ce mode magique tous ce qui peut exister de différences s’effond.

    Quand j’étais enfant je m’endors rapidement, je m’endors pour voyager dans une bulle de savon qui atterrisse dans le pays des merveilles, où tout est envisageable, là bas le lièvre de Mars me servait de guide, je reconnaissais Alice et ses clés, les chaussures de Cendrillon, les longues mèches d’or de Rapunzel, la queue argentée de la petite sirène et le sourire de cerise de Blanche neige. Mille et une nuits s’ouvrent devant mes yeux curieux avides de beauté et de magie.

    Que Dieu bénisse les grands messieurs, Disney, Carroll, Perrault, Dumas, les Grimm's et compagnie !!

    A mon âge relativement jeune, je ne peux plus dormir comme avant, c’est normal quand je pense à toutes les terreurs de l’humanité avant de sombrer dans les cauchemars de la nuit, les portes du pays des merveilles se ferment, elles sont gardées par des ogres, des trolls, des dragons, des sorcières et toutes les maudites créatures expulsées comme moi du paradis enfantin.  

    Et je me réveille le matin avec la tête alourdie de sommeil et de vertige.

    Parfois j’ai tellement mal  que je crains dormir ou me réveiller, parce que dormir c’est chercher un rêve perdu.

    Et se réveiller c’est affronter la réalité qu’on n’a pas trouvé son rêve perdu, se  réveiller c’est recommencer à penser comme adulte, à affronter la réalité, à songer à l’avenir, à la vie, aux taches à accomplir, et on réalise qu’on n’est plus fait pour rêver comme les enfants.

    Alors je préfère rester coincée dans le sommeil jusqu’à trouver le rêve, ou me tenir vigilente et éveillée pour réaliser mes rêves d’adulte.

    Lequel est plus réalisable, je n’en sais rien !!


     

  • Lettre à l'homme qui est parti

     

    04 AOUT 2008

    Mon cher,

    Que c'est triste Tunis quand tu n'y es plus!

    Je ne vois pas l'intérêt de continuer à me réveiller à brosser les dents à manger, peut être je le fais instinctivement... mais ça devient pénible.. pourquoi je regarde le miroir?... quelle importance d'être belle si je ne le vois plus dans tes yeux...je suis coincée dans le passé j'arrive pas à admettre que le temps passe ce n'est plus la semaine dernière...mais tu hantes mes pensées, chaque cellule en moi te réclame, je vis pour t'aimer..

     

    Je revis nos rencontres, nos baisers, nos joies, nos disputes...ce qui me console c'est que tu éprouves la même chose.

    Mon amour...une joie partagée est une double joie un chagrin partagé est un demi chagrin...

    On partage la peine...intéressante cette peine pendant qu'on souffre on ne s'ennuiera pas...je me souviens de la derniére soirée... on dansait, tu me serrais, tu donnais l'impression d'avoir possédé le monde, j'avais le cœur en miettes!!

    Je me souviens que tu n'aimes pas que je traine derrière toi je t'avais pas dit que j'adore mettre les pieds là ou tu met les tiens j’adore suivre tes pas, aujourd'hui mon amour je suis perdue je n’ai plus de pas à suivre…

    Je ne me lasse jamais de te regarder marcher, manger, rire, boire, conduire, danser, je mobilise mes sens au maximum, je t‘observe intensément, j’écoute le moindre de tes bruits, je m’enivre de ton odeur.

    J’adore voir ta confusion quand je me plonge dans le silence.. tu étais prêt à tout pour le briser, quand parfois tu ne trouves pas les mots qu’il faut toi le roi de l'éloquence…

    Si tu savais combien je t’aime, ceci frôle la vénération! Si tu savais que tu représentes tout ce que «homme » peut présenter, mon amour mon père mon frère mon enfant mon ami mon confident.. je n’ai plus besoin d’avoir un autre homme dans ma vie…

    Si tu savais que j’étais prête à tuer pour que tu restes. si tu savais que j'ai toujours été jalouse à en mourir et que ça m’obsède et que je fais un effort de géant pour ne pas te le montrer et que je le sens à chaque fois qu'un être humain te touches, ça me fait honte parfois..

    Si tu savais mon amour que la vie n’a aucun sens loin de l’espace de tes bras.. qu’il fait froid et noir ici..

    Il faut que je m’arrête ici, je ne vois plus l’écran, mes larmes le brouillent...

    P.S: J’irai manger au restaurant de la derniére fois, au moins manger aura un sens…pèlerinage.

  • La peur aux trousses

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    Ce soir j’ai peur, j’écoute le fameux Yumejis’s theme, seule chez moi, il fait froid, c’est janvier.

     J’ai peur, j’ignore pourquoi j’ai peur, mais je pense à la peur elle-même, Dieu quelle force !

    Bouleversante , envahissante, ravageant… la peur  dans son plus haut étage, pas celle que je sens ce soir, celle que seulement quelques moments de la vie peuvent en être marqués, une peur qui se sente dans l’air comme une odeur familière de sang pourri, des endroits humides, sombres et moisis, elle remonte brusquement des profondeurs de l’âme sans que la personne qui l’éprouve réalise qu’elle pue la peur, sans que le visage de cette personne reflète ce qu’elle endure.

    Une odeur infecte, fétide qui remplit l’atmosphère, discrète presque inaperçue, mais d’une puissance affreuse. Rares sont les gens qui la captent mais une fois perçue, on ne peut pas l’ignorer.

    C’est comme se trouver dans une foule, des personnes différentes mais ordinaires, des visages inconnus, atones, presque inexpressifs, on a l’impression subitement que quelqu’un est engourdi par la peur, souvent on ne peut pas l’identifier mais il est là, on ne se trompe pas, il pette la peur, il y’a cette odeur acerbe qui se faufile entre les corps pour atteindre nos sens, on ne cherche plus sa source, on est submergé par les mêmes sensations, un frisson parcoure le corps, une goutte de sueur froide coule au long du dos comme un serpent, des fourmis aux bouts des doigts, le coeur alourdi de sang s’écrase contre l’estomac, on veut pleurer ou courir, sa langue se noue, ses yeux se fixent sur un point de l’espace évitant de coincer les regards des autres, on se tient à peine debout perdant sa force et sa raison, toutefois, son visage reste calme.

    Ceci ne dure que quelques secondes, on est immobile face à un instant si fragile, puis on reprend son souffle, on se demande où est ce qu’on était, on se rappelle sa peur, mais rarement de ce qui l’a provoqué.

    Et l’odeur, quel odeur ?? On rigole, on se traite de paranoïaque, et on oublie.

    Pourtant, on l’a senti, est-ce une sorte d’amnésie sélective ? Le cerveau supprime le message pour réduire la souffrance. Mais l’odeur et son origine, l’inconnu et sa peur bleue, on n’y pense plus, une fois débarrassé de ses émotions futiles on continu sa route, et derrière, la peur hante une personne dépourvue d’amnésie.

    Je n’imagine pas ces choses, cela m’est arrivé à moi, c’était un après midi d’automne, j’ai arpenté par erreur une ruelle de la Médina de Tunis, une ruelle étroite qui serpente, on ne voit pas son débouché, j’ai poursuivi mon chemin sans me sentir égarée, ce n’est pas la première fois que j’engage une rue dont l’issue m’est inconnue, à la Médina on est toujours perdu, c’est ce qui fait sont charme, on fini toujours par se trouver sur un chemin familier, alors j’ai marché à pas tranquille, absorbée dans mes pensées,  la rue déserte ombrée, j’admirais les fenêtres en fer  forgé des étages, les portes fermées, sauf une, je l’ai remarqué au moment de baisser les yeux, elle était devant cette porte entrouverte, une femme menue, accroupie, reposant son visage sur une main, visage pâle mais serein, sa vue m’a un peu surpris, je commençais déjà à apprécier la rue dépeuplée, j’ai continué à marcher arrivant à son niveau, une brise d’air confiné et froid m’a frôlé la joue, mon cœur a sursauté comme un oiseau qui s’envole, du coin de l’œil j’ai rencontré ses yeux vides, rien en elle ne le montre, mais pour moi elle était la peur incarnée, et cette odeur sordide, convoque un souvenir d’enfance, un puits abandonné, une petite fille qui se penche, une masse d’air frais chargée d’une odeur inconnue et très répugnante souléve ses cheveux frisés, la vue d’un chien gonflé qui flotte à la surface d’une eau noire, c’était le jour où j’ai accordé à la mort une odeur, celle des cadavres en décomposition.

    Cette femme aux yeux vides, m’a regardé et j’ai su qu’elle  a su que je savais qu’elle avait peur. J’ai accéléré le pas, mais sa peur m’a suivit, elle s’est approché de ma nuque, et m’a léché la peau, et j’ai vécu ce moment bref et tranchant, mon cerveau ne m’a pas épargné ce supplice.

    Je n’oserai jamais repasser par cette rue, mais la peur n’habite pas là bas elle me coincera un jour dans l’endroit où je m’attendrai le moins, et elle me montrera ce dont elle est capable de faire.

    Saurai-je la regarder plein dans les yeux ??

    Oh Dame peur !! Vous ouvrez l’enfer devant nos yeux !