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Un bout d'histoire

  • Habiba Msika

     

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    La vague des années folles a aussi touché Tunis, dans les années 1920, une femme exceptionnelle, cantatrice, danseuse, actrice, sex-symbol, Habibet-el-koll (l'aimée de tous), fait sa montée comme une fusée, brûle les coeurs au passage, des jeunes bourgeois tunisois, des hommes du pouvoir, jusqu'au prince Fouad d'Egypte.

    Une avant-gardiste, libérée et audacieuse, elle a joué, Layla, Lucrèce Borgia, Desdemone, même Roméo (embrassant Juliette) mais son plus beau rôle était Habiba elle même, un phénoméne, Tunis était fou d'une femme juive issue d'un milieu populaire, qui ose sortir sans voile, avoir sa propre voiture et son propre chauffeur, se faire accompagner par des gardes du corps. Une vrai courtisane, la belle des belles, la tigresse aux yeux verts.

    Et puis un ex-amant, Mimouni, amoureux fou et blessé, s'est introduit dans son appartement, l'inonde d'essence et la brûle dans son sommeil. Une mort aussi intense que sa vie.

    Cette chanson, évoque un lit d'amoureux, câlins et cajoleries, bière et champagne, ivresse et baiser,

    Ala Srir Ennoum Dalaâni, Habiba Msika
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    Je trouve que dans un sens Msika a contribué à l'émancipation des femmes tunisiennes, précisement avec son courage et son esprit d'indépendance, donnant au "libertinage" un sens artistique qui rend la liberté banale comparée à lui, donc admissible et peu choquante.

    Cette photo me rappelle Sara Bernhardt, Mata Hary peut être.

  • Ode à Charlotte

    "Charlotte avait le feu sacré de l’indépendance, ses idées étaient arrêtées et absolues. Elle ne faisait que ce qu’elle voulait. On ne pouvait pas la contrarier, c’était inutile, elle n’avait jamais de doutes, jamais d’incertitudes. Son parti une fois pris, elle n’admettait plus de contradiction. Son oncle, le pauvre abbé de Corday m’en a parlé dans les mêmes termes, comme d’une personne qui avait un caractère d’homme. Elle avait, en outre un esprit assez railleur, assez moqueur... Elle était susceptible de sentiments nobles et élevés, de beaux mouvements. Avec l’énergie dont elle était douée, elle s’imposait et n’en faisait jamais qu’à sa tête. Quoique dans la famille les femmes soient toutes énergiques, il n’y en avait pas qui eussent un caractère aussi décidé, aussi capable. Si elle eût commandé un régiment, elle l’eût bien mené, cela se devine ."

    C'était Frédéric de Corday parlant de Marie-anne Charlotte Corday, la femme qui a assasiné Marat dans son bain, bien qu'elle soit criminelle, Charlotte est une femme de caractére, hantée par ses principes et ses moeurs, elle a commit son acte avec sang froid, parce que ce Marat L'ami du peuple a osé se féliciter d'avoir participer aux massacres de septembre 1792, une psychose des révolutionnaires, le sommet de leur violences sanguinaires, cet homme a offensé son sens de justice, et elle l'a éliminé.

     "Il suffit que je sois bien malheureuse pour avoir droit à votre bienveillance" ecrivit elle dans sa lettre. Mais on n'affronte pas le mal par le mal.

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     Marat par J.L. David

  • La reine des prostituées

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    Ce même jour de l'année 1917, une femme hors du commun, a été exécutée pour avoir causé la mort de 100 000 français, "Jugement prononcée au nom du peuple français, présentez les armes."

    Mais cette femme n'a pas peur de la mort "l'on mort, l'on dort, l'on renaît, la mort n'est rien", dit elle. Réveillée à 04:30, elle a bien dormi, s'adressant au capitaine du peloton d'exécution "je suis prête vous pouvez m'assassiner", sur le terrain elle plaisante, taquine les soldats, attachée à un arbre elle refuse qu'on lui bande les yeux, souriante en mépris elle reçoit douze coups de fusils dans le corps et un coups de grâce dans l'oreille.

    Le corps fut destiné à être disséqué par les étudiants en médecine, ce même corps autrefois décrit par un admirateur fervent, " IL y avait dans ses lévres que tant d'hommes aspiraient à baiser, quelque chose de bestiole. Quelque chose aussi d'animal dans ses joues et sa mâchoire, ses jambes, ses bras et ses yeux étaient d'une beauté parfaite. Ceux qui ont dit qu'elle avait les plus beaux bras du monde n'ont nullement exagéré.... Yeux magnétiques, énigmatiques, impérieux, changeants, doux, attirants, suppliants, mélancoliques, cruels, terribles..."

    Elle avait une mémoire extraordinaire, elle manifeste rarement ses émotions, très superficielle et douée pour les langues. Pour ces même qualités elle a été payé 50 000 francs la semaine (un employée touchait 180 f comme salaire à l'époque).

    Reine de la Belle Époque, Reine des prostituées, Shivas aux bras multiples, Agent H-21, mangeuse d'hommes, icône allemande, traîtresse française, et les titres se défilent.

    Petit hommage à une femme dont l'audace est légendaire, ange ou démon, ça importe peu du moment où l'on s'appelle Mata Harri.

    J'ai piqué quelques passages d'un livre que j'ai lu et que j'ai oublié le titre et l'auteur malheureusement ( c'est la biographie de Mata Harri, Eva Péron et la Reine Victoria) , à ma grande surprise je viens de tomber sur quelques notes que j'avais prise en le lisant, aujourd'hui le 15 octobre à 04:30 du matin, ça me file le frisson! Quelle coïncidence!

  • Le bey Hussein et son esclave

      "Hussein ben ali,alors qu'il n'était que général, avait acquis un esclave français du nom de Reynaud, originaire de toulon. Raynaud était intelligent et fort dévoué à son maitre qu'il aida à conquérir le trône au péril de sa vie. 
     
      Une fois bey, Hussein ben Ali aimait à consulter Reynaud sur les affaires publiques et il avait une telle confiance en lui en ce serviteur qu'il lui avait confié la garde de ses trèsors, de sa bibliothéque et de ses effets les plus précieux.
     
      Cependant un jour pris subitement de nostalgie, Reynaud s'embarqua clandestinement sur un bateau et regagna sa patrie; il avait laissé en partant, bien en évidence sur un meuble, une lettre à l'adresse de son maître, le priant de lui pardonner son départ brusqué, car il ne pouvait plus vivre loin de son pays.
     
      Non seulement le bey Hussein pardonna à Reynaud sa fuite mais avec sa générosité coutumière, il lui envoya un bateau plein de blé et ne cessa, par la suite d'avoir de cordiales relations avec son ancien serviteur,au point que les capitaines de navires qui se recommandaient de lui étaient sûrs de recevoir bon accueil à Tunis."
     
    source: "Petite histoire de la Tunisie" à l'usage des Ecoles Primaires de la Règence.
     M. REGAGNON et A. PELEGRIN. 1951

     

  • Un petit bout d'histoire

     

     

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    Ce passage est extrait d’un article paru dans le numéro 1147/48 du JEUNE AFRIQUE le 29 Décembre 1982 :

    Tout sur Sabra et Chatila

    je n'ai trouvé que la dernière page, je cherche le reste,

    …..

    - Jeudi à 15 heures, Drori appel Sharon pour lui annoncer que tout est prêt pour l’opération.

    - Jeudi à 17 heures, quinze à vingt cinq jeeps fournies par les israéliens et transportant quelques 150 miliciens pénètrent dans les camps palestiniens avec la bénédiction des barrages israéliens, un homme commande ce premier convoi : Elias Hobeika.

    - Jeudi à 19h30, une réunion spéciale du cabinet israélien approuve l’entrée des milices chrétiennes dans les camps. La discussion dure exactement cinq minutes.

    - Jeudi à minuit, la radio militaire israélienne annonce que « l’armée a décidé que les tâches de nettoyage de Sabra et de Chatila seront confiées aux Phalanges »

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    L’armé israélienne couvre les phalanges et leur fournit un soutien logistique

    Mercredi à midi, Tsahal avait hermétiquement bouclé tous les camps pour ne laisser passer que les assassins, le lendemain. Le soir de ce même jour les occupants coupent l’électricité. L’artillerie et l’aviation lancent des fusées éclairantes à grande cadence pour permettre aux miliciens d’exécuter leur basse besogne. Auparavant les israéliens ont tiré des obus pour intimider la population.

    Vendredi, quelques centaines de malheureux, qui essaient de fuir, sont repoussés par les barrages israéliens, alors que de nouveaux miliciens pénètrent dans les camps. Lorsque les Phalangistes terminent leur « travail », samedi matin, l’armé israélien leur sert un bon repas avant qu’ils ne retournent chez eux fiers de leurs « exploits ».

    La boucherie aura duré du jeudi 16 septembre à 17 heures au samedi 19 à 10 heures.  Amnon Kapéliouk établit ainsi le bilan de ses quarante heures de folie : environ 2000 cadavres retrouvés, auxquels  il convient d’ajouter quelques centaines de corps ensevelis dans des fosses communes ou sous les décombres des maisons détruites. Au bas mot 3000 palestiniens et libanais, sur les 20000 que comptent les deux camps, soit 15%, ont été assassinés. Il faut compter encore quelques centaines de disparus emmenés vers le sud dont beaucoup ont dû être massacrés en cours de route.

    Les israéliens savaient parfaitement ce qui se passait dans les camps

    Ils ont observé quarante heures durant le carnage du septième étage d’un immeuble de l’armé libanaise. Jeudi à 23 heures, le chef des Phalanges transmet au général Amos Yaron ce message : « Jusqu’a ‘a présent 300 civils et terroristes ont été tués. » Rapport aussitôt transmit à Tel-Aviv.

    Les soldats israéliens rapportent avoir vu d’on ne peut plus la tuerie. Tous reçoivent un ordre formel : ne pas intervenir.

    Plus grave l’état major du Tsahal était directement informé. Le correspondant militaire du journal Haaretz Zeev Schiff, a prévenu le ministre des communications Zippori, dès vendredi matin que des massacres se déroulent dans les camps. Ce dernier a prévenu à son tour, le même jour, le ministre des affaires étrangères, Yitzhak Shamir, sans résultat.

    Devant le Knesset, Sharon affirmera qu’il a fait arrêter les massacres dès le vendredi. Il a menti : le même jour, les phalanges renforceront leurs troupes. Alerté par le général Amos Yaron, commandant du front nord le général Drori demande vendredi à 11 heures, des explications à l’officier de liaison phalangiste qui lui répond : « Certains de nos commandant ont perdu le contrôle de leurs hommes. » Drori donne des instructions pour que les tirs cessent mais… sans prendre de mesures pour les faire cesser.

    Alerté à son tour par Drori le général Eytan atterrit à Beyrouth dans l’après midi. Il réunit des officiers phalangistes. Après avoir écouté leurs rapports, Eytan leur a accordé un délai supplémentaire : samedi 18 septembre.

    Et Begin ? Eytan a déclaré devant la commission d’enquête  que le premier ministre israélien l’avait appelé samedi matin à 9 heures pour lui faire part des plaintes américaines sur ce qui se passait dans les camps. Begin prétendra l’avoir « oublié » et n’avoir appris les massacres que par… un bulletin de la BBC le samedi à 17 heures ! La commission d’enquête du juge Yitzhak Kahane ne croit pas à son innocence et l’en a prévenu.

    L’état major israélien contrôlait bien la situation qu’il a pu arrêter les massacres le samedi à 10 heures tapantes. Sans tirer un coup de feu, sans envoyer un seul soldat israélien dans les camps.


     

  • Saint-louis de Carthage

    « Louange à Dieu l'Unique, auquel retournent toutes choses !
    Nous cédons à perpétuité à Sa Majesté le roi de france un emplacement dans la Mamlaka, suffisant pour élever un monument religieux en l'honneur du roi Louis IX à l'endroit où il est mort. Nous nous engageons à respecter et à faire respecter ce monument consacré par le roi de France à la mémoire d'un de ses plus illustres aïeux. Salut de la part du serviteur de Dieu, Hussein-Pacha-Bey. Que le Très-Haut lui soit favorable ! Amen.
    Le 17 de safar de l'année 1246. Fait au Bardo le 8 août 1830. Au consul général Mathieu de Lesseps »

     
    C'est sur la colline de carthage, qui porte le nom grec de Byrsa ou "peau de boeuf", que le roi Louis-philippe Ier ordonne l'édification de la chapelle Saint-louis, en l’honneur du roi qui mourut de la peste en 1270, durant la 8ème croisade. Aux côtés de cette chapelle le cardinal Lavigerie fait construit en 1893 une cathédrale, actuellement reconvertie en un lieu de culture.
     
    cette inscription, gravée sur une facade: "SCHOLA MVSIV CARTHAGIENSIS INDEO PAX ET CONCORDIA SIT CONVIVIO NOSTRO", j'ignore ce que c'est

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  • Histoire du paysan de Makter

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    MAKTAR

    On a découvert à Makter, l’ancienne Maktaris, une inscription archéologique de grande valeur, c’est l’épitaphe d’un paysan qui raconte sa vie, avec un accent de sincérité plein de saveur :

     «  Je suis né, dit-il, d’une famille pauvre, mon père n’avait ni revenus, ni maison à lui.

    Depuis le jour de ma naissance, j’ai toujours cultivé mon champ, ma  terre ni moi n’avons pris aucun repos. Lorsque revenait l’époque  de l’année où les moissons étaient mûres, j’étais le premier à couper mes chaumes, lorsque passaient dans la compagne les groupes des moissonneurs qui vont se louer autour de Cirta, la capitale des numides, ou dans la pluie qui domine la montagne de Jupiter, alors j’étais le premier à moissonner mon champ.

    Puis quittant mon pays, j’ai, pendant douze ans, moissonné pour autrui sous un soleil de fer, pendant onze ans, j’ai commandé une équipe de moissonneurs et j’ai fauché le blé dans les champs des numides.

    A  force de travailler, ayant su me contenter de peu, je suis enfin devenu propriétaire d’une maison e d’un domaine aujourd’hui, je vis dans l’aisance. J’ai même atteint les honneurs je fus appelé à siéger au sénat de ma cité et de petit paysan devins censeur.

    J’ai vu naitre et grandir autour de moi mes enfants et mes petits enfants, ma vie s’est occupée paisible et honorée de tous. »

    Ce passage m’a singulièrement  touché, extrait d’un vieux livre que j’ai déniché  dans le grenier d’un vieux couturier ami de mon père intitulé « Histoire de la Tunisie ». Ce paysan de l’antiquité, pouvant être mon ancêtre, évoque la persévérance et la détermination de ce peuple  tunisien parsemé  dans nos terres fertiles, qui a longtemps rempli les ventres romains.