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Cybelle - Page 2

  • Je hais les chats

    Je n’aime pas les animaux ! Non ce n’est pas vrai, j’ai seulement du mal à les accepter en milieu urbain, à part les oiseaux qui ne quittent pas le ciel, tout autre animal "domestique" me parait encombrant, parasite, les rats et cafards de toutes les villes du monde, les corbeaux de Tokyo, les pigeons de Paris et d'Istanbul, les corneilles de Moscou, les moustiques de La Havane, les chiens de Bucarest, les chats de Montréal, les caméléons de Ouagadougou, et les chats de Tunis, il y en a partout, des rues qui empestent jusqu’aux restaurants chics de la banlieue, aux hôpitaux, aux facultés, aux établissements publics, dans les jardins, dans les trains, jusqu’à ma garde de robe et ma chambre à coucher, ils sont intelligents, provocateurs, audacieux, insistants, curieux, ils sont sales, se reproduisent beaucoup, ils sont très communs, hybrides, une race quelconque, particulièrement insupportables !

    Je n’apprécie pas l’abattage des animaux urbains, je n’aime pas ôter la vie à un être vivant, disant que pour ce grand problème il n’y pas de solution qui m’arrange.

     

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    Je suis contrainte de vivre avec ces créatures, même chez moi, ma colloque avait un chaton qui a passé une année à me pourrir la vie, réveil à cinq heure sur son affreux miaulements, une grosse merde sous le lit, un tapis qui pue la pisse, déjeuné volé, et elle me confiait son chat morveux quand elle part pour quelques jours, c'est le chat le plus moche du monde, le plus gâté et le plus malin, il laisse ses poils partout, un batard de la rue, et puis quand je n’en pouvais plus elle l’a emmené chez sa mère!

    Alors je déclare solennellement que je hais les chats.

  • Par moments

    Chaque vie est unique, on ne va pas se mettre à vivre la vie de quelqu’un d'autre seulement pace qu’elle nous semble un peu plus captivante, tout ce qui nous arrive a de l'importance même si c'est uniquement à nos yeux que ça compte, tout le monde, presque outré, va dire : "oui justement, mais non pas moi, ça ne me concerne pas !!! ", puisque c'est moi qui le dit, va croire que je le fais!

    Seulement par moments, j’avoue que, depuis un temps, j’ai oublié à quoi ressemblait ma vie, maintenant je porte la vie d’un autre, je me moule, je fais semblant de ne pas savoir que ce n’est pas ma vie, mais je ne suis pas cette femme là et je ne peux plus revenir celle que j’étais !

    Seulement par moments, je réalise quand je vois des preuves irréfutables que je joue un rôle, je devenais aussitôt actrice dans une pièce qui n’est la mienne, pire encore le rôle c’est de se cacher au coin pour masser les épaules et les pieds des acteurs!

    Seulement par moments quand je réalise, je me trouve ébranlée, je me méprise, puis comme une autruche j'enfonce ma tête dans le sol, et je continue à faire semblant !

    Par moments, comme ce soir, j’ai vu à quel point je me suis fait malléable, je me sens encore secouée, plus tard je redeviens l’autruche !

    Par moments, j'aie une révélation, un instant d'extrême conscience, une chimère, et une petite voix de  V.Hugo qui ne se trompe pas, "Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux".

    Par moment, je réalise que je m'offre, que je suis comestible, je m'indigne puis j'évanouis l'intuition et je me mobilise pour trouver un autre moyen pour me débarasser de ce qui reste de moi.

    Par moments l'être humain peut se profiler d'une répugnance sans égal.

  • Blessures par..larmes

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    Ce garçon "déchiré" a été photographié dans la ville de Kanyabayonga, à environ 150 kilomètres de Goma, capitale de la province du Nord Kivu. La ville a été attaqué et pillé par des groupes armés. Ses habitants ont fui dans la forêt pour échapper à la violence et la moitié seulement d'entre eux est revenue. La photo a été prise par Olivier Asselin, journaliste canadien, pour UNICEF.


    Les ravines que les larmes ont creusé sur ses joues remplacent tout commentaire.

  • Adagio

    Pas besoin d'être musicologue pour savoir qu'un adagio est un petit air de magie qui met "à l'aise" de suite.

    L'Adagio d'Albinoni, Remo Giazotto
    podcast

    L'Adagio pour cordes, Samuel Barber
    podcast

  • Hommage aux Oranges

    "Je me rappelle un petit bois d'orangers, aux portes de Blidah; c'est là qu'elles étaient belles! Dans le feuillage sombre, lustré, vernissé, les fruits avaient l'éclat de verres de couleur, et doraient l'air environnant avec cette auréole de splendeur qui entoure les fleurs éclatantes. Çà et là des éclaircies laissaient voir à travers les branches les remparts de la petite ville, le minaret d'une mosquée, le dôme d'un marabout, et au-dessus l'énorme masse de l'Atlas, verte à sa base, couronnée de neige comme d'une fourrure blanche, avec des moutonnements, un flou de flocons tombés.

    Une nuit, pendant que j'étais là, je ne sais par quel phénomène ignoré depuis trente ans cette zone de frimas et d'hiver se secoua sur la ville endormie, et Blidah se réveilla transformée, poudrée à blanc. Dans cet air algérien si léger, si pur, la neige semblait une poussière de nacre. Elle avait des reflets de plumes de paon blanc. Le plus beau, c'était le bois d'orangers. Les feuilles solides gardaient la neige intacte et droite comme des sorbets sur des plateaux de laque, et tous les fruits poudrés à frimas avaient une douceur splendide, un rayonnement discret comme de l'or voilé de claires étoffes blanches. Cela donnait vaguement l'impression d'une fête d'église, de soutanes rouges sous des robes de dentelles, de dorures d'autel enveloppées de guipures..."

     

    Alphonse Daudet, Lettres De Mon Moulin

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  • Youth Today

    Youth Today, Tyrone K Sullivan.
    podcast

    Tyrone K Sullivan est originaire de Jacksonville en Floride, il a fait l'invention dans l'industrie cinématographique, en introduisant FIF Muzik (Funky Inspirational Film Muzik), conçue pour cibler les grands réalisateurs cinématographiques et les superviseurs de musique de film, désormais en écoute de "la musique chrétienne" dans les bandes originales.

    Ce morceau fait partie de l'OST de la série LIFE. J'apprécie beaucoup.

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  • Je suis HETERO

    Je suis allée dîner avec des amis et je me suis fait draguer par une gouine! Elle m'a bouffé des yeux, elle jouait avec sa langue et souriait, on a cru qu'elle avait les yeux pour l'un des garçons, mais il s'est avéré que c'était bel et bien moi qui l'intéressait, d'autant plus qu'on était deux couples, et moi le chaperon, je me suis amusée à m'imaginer avec une femme, non impossible je suis hétéro avec tout mes respects pour les invertis.

    Enfin ça ne m'a pas flaté, je détéste qu'on me drague de cette maniére, je déteste qu'on me drague tout court, même quand c'est un garçon!

    Avec Barbarito c'est le bordel, on se dispute tout le temps, et il a cessé de me faire la cour depuis un bail, quand c'est lui, je me sens aux anges, mais il a cessé d'être passionné, derniérement il a oublié de m'offrir mes fleurs comme chaque fois, il a la tête ailleurs!

    Il me manque au point d'avoir "le mal de lui", au point de jouer l'indifférente!

    Je ne le verrai pas le jour de l'an, j'ai le pressentiment que je ne le verrai que dans des mois, et ça me tue!

     

  • Joyeux Noel

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    This Little Babe (BENJAMIN BRITTEN)


    Carol Of The Bells (UKRAINIAN LEONTOVYCH)

    podcast

  • Le fil de l'araignée

    Le prix littéraire le plus prestigieux du Japon porte le nom d’un certain Akutagawa Ryunosuke, un écrivain, dont quelques unes de ses nouvelles sont des chefs-d’œuvre au Japon, conteur de petites histoires fichtrement fantastiques, son style rigoureux se distingue nettement dans les quelques paragraphes qui composent chaque œuvre.

    Akutagawa a mis fin à ses jours par ingestion de cyanure, me rappelant Mishima Yukio autre écrivain japonais qui s’est affligé le seppuku, je me demande comment on peut choisir de mourir quand on vit dans le pays le plus raffiné du monde!

    Le fil de l’araignée, une nouvelle d’Akutagawa que j’aime beaucoup, une histoire à la manière de Lafontaine ou des récits de la mythologie grecque, brève déchirante, faute de traductions françaises, j’empreinte cette version contée par Aizen.

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    Il était une fois un homme nommé Kandata,
    c'était un criminel au cœur froid et d'une rare cruauté.
    Il avait été voleur, escroc, manipulateur, assassin,
    et avait fini par trépasser d'une mort violente à son tour.

    Il se retrouva alors dans les ténèbres de l'enfer,
    tantôt à croupir dans un lac de sang,
    tantôt à marcher pieds nus sur la montagne épineuse.
    Il ne vit autour de lui, que l'obscurité s'étendant à l'infini,
    dans un océan de souffrance.

    Plus haut, quelque part
    dans une bulle universelle du cosmos,
    L'araignée du paradis terrestre, l'amie de Shaka,
    l'être absolu de lumière et d'éveil, dit:

    "cet homme mérite peut-être d'être sauvé,
    Par son unique bonne action, il a contribué à épargner
    le minuscule insecte que je suis:
    Au lieu de m'écraser,
    il m'a laissée en vie."

    Shaka ne parla point.
    Mais acquiesça de la tête.
    La petite araignée tissa alors son fil
    qu'elle laissa descendre le long du puits.
    Le fil d'argent descendit profondément dans les abîmes,
    dans cet interminable tunnel.

    L'homme recourbé par le poids de la douleur,
    souffrait de toute son âme,
    quand soudain il vit une lueur et leva la tête.
    Un minuscule point de lumière brillait tout en haut,
    au dessus de sa tête.

    Il vit alors un mince fil argenté,
    brillant d'éclat dans l'obscurité.
    Et s'écria le cœur rempli d'espoir :

    "j'ai trouvé le moyen de sortir d'ici!...
    L'homme éclata de rire, dans un élan de folie.
    "Mais voyons voir si ce fil est assez résistant,
    pour me permettre de me suspendre à lui,
    et me hisser jusqu'en haut!"

    Il tira sur le fil, et celui-ci lui sembla étrangement solide.
    Alors il se précipita pour se hisser à la force de ses bras,
    en suivant le point lumineux au lointain.

    "J'y arriverai cette fois, ricana le bandit,
    personne ne pourra m'en empêcher!...
    c'est la chance de ma vie pour m'échapper de ce trou!..."
    Il montait, petit à petit, endurant l'effort avec peine.
    Le point lumineux lui semblait encore trop lointain.

    "J’y arriverai...j'y arriverai, grinça t-il des dents,
    plus vite...plus vite...il le faut!..."

    Soudain, il eut un doute:
    Depuis combien de temps
    était-il entrain de grimper le long de ce fil?

    Une heure?
    Un jour?
    Une année?
    Une vie?

    L'homme douta subitement avec frayeur
    de la résistance du fil.
    "Résistera-il à mon poids tout au long de mon ascension?"
    Il fut alors pris d'une terrible angoisse,
    et pour la première fois, il regarda en bas.


    L'homme fut terrifié par ce qu'il vit:
    Beaucoup d'autres, comme lui,
    attirés par la lumière,
    s'étaient agglutinés et se battaient pour attraper le fil.
    Certains commençaient déjà à monter.

    Kandata cria avec fureur:
    "C'est moi qui l'ai vu en premier! Arrêtez, n'approchez pas, redescendez!"

    Les autres âmes, avides de leur propre salut, n'écoutaient pas.
    Un amas de corps, souillé par la haine et l'avidité,
    mais habité par l'espoir continuait de s'agrandir autour du fil.

    L'homme s'empressa alors de monter de plus belle,
    Mais s'aperçut qu'une autre âme l'avait rattrapé de vitesse,
    et était parvenu presque' au même niveau que lui.

    Kandata désespéré,
    lui donna un violent coup de pied
    et le fit tomber du fil.
    Le corps chuta et fut rattrapé par les ténèbres.

    "C'est bien fait pour toi,
    jura l'homme dans l'hystérie,
    voilà ce qui arrivera à tous ceux qui essaieront de me doubler!
    Ce fil est à moi!"

    Shaka, vit son action,
    et eut le cœur rempli de compassion et de tristesse.
    Il ne parla point.
    Mais l'araignée compris, et coupa net le fil.

    Araignée du matin, chagrin.
    Araignée du soir espoir.
    La vie ne tient qu'à un fil.


  • Millenium

    Je succombe à la saga suédoise du défunt Stieg Larsson, Millenium, pourtant d'habitude je fuis les oeuvres étalées dans les médias, la polémie me dégôute, sauf que cette fois je suis attirée, la couverture, "Emily the strange" ou "Mercredi Adams" au regard hostile et têtu, au collier vaudou aux têtes de poupées Barbie, le titre du premier tome, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, je n'ai pas pu m'empêcher de faire leur connaissance, ma curiosité dépasse mon dégôut.

    Je me prépare aussi pour l'hibernation, je procéde à la dévorade des livres qui me tombent sous les mains, je me bourre de mots, d'expressions, d'idées, d'autres personnes, pourvu que je serai une autre l'année prochaine.

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  • Débris de fin d'année

    J'ai un rhume, je n'ai pas quitté mon lit, je me suis réveillée vers euuh .... 17h, je me suis couchée vers 01h!!!!

    Je n'ai pas quitté la maison depuis mercredi, sauf hier pour une heure de footing!

    J'ai deux boutons rouges sur les joues!

    Mes cheveux et mes ongles en voie d'extinction!

    Je n'ai pas commencé ma bibliographie!

    Je suis en vacances depuis avril!

    En fin du compte, cette année est la pire de ma vie!

    Je suis ravie que ce sera bientôt fini, je pense que je vais dormir jusqu'à l'an prochain!

    En attendant mon hibernation imminente, je me nourrie.... de livres, hier c'était l'Attentat, maintenant j'ai dévoré les Dix Petits Négres, je vais attaquer La rue Morgue d'Edgar Allen Poe!

    Je vous ai pas dit! Je suis aussi amatrice du polar anglophone, spécialement!

    J'attends avec une délicieuse excitation (que j'ai perdu) voir Robert Downey Jr devenir Holmes, je suis fan des deux!

    J'ai Presley, Um Kulthum, Zacarias Ferreira, Schubert et Aznavour dans la même playliste!

     

  • L'attentat

    Je viens d'achever un Amélie Nothomb, L'attentat, et je me trouve perplexe, je me pose des questions du genre que je n'aime pas!!

    De quelle catégorie de personne suis je? suis je belle de l'intérieur? suis je belle de l'extérieur? puis je me contenter d'être belle d'un seul côté? si oui, lequel me sera plus cher? entre un Laid à l'âme pure et un beau dieu superficiel le quel sera l'élu de mon coeur? suis je dans les normes? dois je être dans les normes? quel sont ces normes? qui met les normes?

    Un livre gênant, étrange, Nothomb présente un romantisme "gotique" comme servir un kir au sang, la couleur est toujours pourpre mais le goût dépendra de celui qui en boit, je n'ai pas détesté son style, aussi extravagant que ses chapeaux noirs, j'ai admiré la maniére avec laquelle un écrivain de sexe féminin décrit les émotions et les fantasmes sexuels d'un personnage mâle et fictif, je doutais au début qu'Epiphane ne soit une femme, ensuite sa façon de considérer sa laideur m'en a dissuadé, ça ne peut être qu'un homme!

    Voici quelques extraits, un plaisir qui se répéte tout au long de ses 152 pages;

    "Ces instants de grâce furent foudroyants. Mis
    bout à bout, cela ne faisait jamais que quelques
    secondes, mais à mes yeux le navet entier s'en
    trouvait justifié. Cent soixante-cinq minutes
    creuses et moches pour dix secondes de splendeur,
    cela correspondait aux proportions de
    l'existence humaine : soixante-dix années de vie
    pour une semaine d'extase."


    "Quand on dit « Sibérie »,
    personne n'a envie de sourire : c'est un mot qui
    charrie la prison et la mort. Les gens normaux
    n'ont pas envie d'explorer la Sibérie : il faut être
    fou pour vouloir aller voir où coule le fleuve
    Amour.
    Et puis, n'est-il pas significatif que l'Amour
    soit un fleuve, et non une montagne, un marécage,
    une plaine ou un plateau ? Le fleuve n'est il
    pas, par excellence, ce qui coule, ce qui
    ne cesse de fluctuer ? L'amour n'est-il pas le
    sentiment le plus héraclitéen qui soit ? On
    ne se baigne jamais deux fois dans le même
    amour.
    Le fleuve, c'est ce qui relie la terre à la mer, le

    stable à l'instable, le connu à l'inconnu."

  • Le baiser

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    Un jour quelqu’un a dit, les souvenirs sont un moyen de s'accrocher au passé, certains sont ci douloureux qu'on voudrait les oublier, mais un souvenir peut aussi être un don, une chose qu'on peut visiter encore et encore dans le but de s'emplir d'un peu de bonheur, et parfois un moment devient un souvenir à l'instant où il se produit parce qu'il est tellement vrai, tellement pur et important qu'on veut s'en emparer pour toujours.


    Je me fais des souvenirs, je me nourrie de souvenirs, maintenant un souvenir m’effleure, une soirée au mois de mai il y a presque deux ans, lui, un homme charmant, très sûr de lui, inaccessible, un petit peu snob sur les bords, amateur de beauté, me conduit chez moi, il se gare, je me trouve incapable de quitter la voiture, mes jambes me lâchent, mon cœur palpite, soudain une immense fatigue m’envahit, je soupire, ma tête s’alourdie, je la pose sur son épaule, comme une colombe survolant le monde trouve enfin l’auditeur de sa lettre.


    Il s’est figé, j’entends une phrase, « j’ai quelque chose à te dire ! » J’écoute, puis rien!


    Une main chaude saisi mon menton, un bras entoure mon cou, des doigts empressent mes joues, mes doigts s'agrippent sur la main, mes lèvres se repulpent, un visage m’observe, un souffle m’embrase, une bouche me caresse, humide, tremblante, mon cœur bondit, elle s’approche de ma bouche rendu ronde par ses doigts forts et doux, j'haléte, mes yeux refusent d’y croire, mais ma peau se brûle sous la sienne, ses lèvres enlacent les miennes, il me goûte, m’absorbe, s’affole et les mots pénètrent en silence.


    Il n’a jamais dit cette chose qu’il voulait dire, mais j’ai compris.

    Inconsciemment j’étais consciente que ça ne s’arrêtera plus, mais j’ai approuvé le besoin le plus primaire qu’il en soit, celui de parler, consciemment, l’homme d’une autre femme vient juste de m’offrir le plus cher baiser que j’ai jamais eu, et avec un bouquet de mots fou et magiques, moi je disais des mots logiques.


    Je pense quand je le vois que Klimt nous a peint dans son Baiser, ou mon homme lui-même s’appelait Gustav dans une vie antérieure.

  • La boquilla

    Ska cubano: La boquilla

     

    podcast

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  • Surprise

    J'ai eu 1100 visites ce mois!!

  • Intermittence

    Il est ici, depuis trois jours, moi aussi je suis ici, depuis toujours, je ne l’ai pas encore vu, j’étais impatiente, j’attendais sa rencontre, je fredonnais de bonheur, j’avais un air dans la tête, comme si je chantais une chanson sans parole, mes yeux brillaient, j’attendais mais il n’a pas hâte, il n’est pas encore venu, j’attendais et puis j’ai abandonné, il finira par venir, demain, après demain.

    S’il ne vient pas, ne sera ce que détail, il est absent, ici et là.

    Je me résigne, que je le veuille ou pas, dans cette pièce je suis que figurante, j’ignore quelle main tire les ficelles, une main qui ligote mon destin, mon marionnettiste, je ne vois pas son visage, je le connais pourtant, c’est qu’il me sorte de la boite que j’occupe depuis presque deux ans, ma boite étroite et de plus en plus vide, il me caresse tendrement, et il me traine jusqu’à la piste, les lumières m’aveuglent, le bruit m’assourdi, je vacille, et je me laisse emportée, il commence doucement à promener ses mains dans tous les sens, ses mains habiles me donnent vie, ses fils me transfèrent ses vibrations, ses fils se réchauffent, secouent mes entrailles, je me laisse écouler dans ce délicieux courant de perpétuel balancement, il me chavire, me fait faire des tours, et je le suis, malgré moi, voulant résister je me fais renforcée par d’autres ficelles, transparentes presque invisibles, rigides, inébranlables, je sens sa force, le poids de sa présence, son souffle, je m’exulte, je suis sur scène, je suis au centre, je suis à lui, il me regarde, il me ranime, je me sens légère, vivante, moi la marionnette au cœur de bois, frêle et frileuse, je bande, je bourdonne, je ronronne de béatitude.

    Je ne vois pas couler le temps, les lumières s’abaissent, les voix se taisent, je le cherche, mes pieds ne touchent plus au sol, je m’envole, je fini dans ses bras, mon visage contre son cœur, la plus belle musique que je puisse rêver d’écouter, je règle ma respiration à ce rythme, je m’y attache, mais je le perd, ce cher bruit, il s’éloigne, je le cherche, il fait noir, autour de moi, ma boite froide et sombre, je réalise alors que le spectacle est fini, il part, moi je reste, une fois dans mon trou, je ne souhaite que ne plus y revenir ou ne plus en sortir.

    Cette boucle infernale de jeu d’émotions, c’est ma vie, je me résigne, il viendra, demain ou après, il se rapproche, j’entends ses pas, et s’il ne vient pas, ne sera ce que détail, il est absent ici et là.

  • Pas simple

    Je passe une semaine bizarre, pour commencer j’ai changé de lit, je colle du papier peint vert bambou avec hibiscus oranges et marrons sur un mur blanc de ma chambre (je n'ai pas encore vu le résultat final), j’ai fait un tour dans un touc-touc (amusant), j’ai gouté la tarte à la résiné ( la terrible tarte vaudoise, bonne et mauvaise à la fois), j’ai découvert que je ne suis pas inscrite à la faculté ( le grand choc!) et que j’ai les fesses et les cuisses plus gonflées que d’habitude (autre choc, le ventre et les flancs souvent mais jamais ça!!!)  je n’ai pas de vêtements de saison (vraiment!) et je ne veux pas faire le shopping, là où je vais on ne parle que de la grippe A (l'école d'architecture fermée pour cause), les gens s’affolent pour l’Aïd et les moutons se baladent partout jusqu’aux banquettes arrières des BMW (ils seront égorgés par la suite!), je n’irai pas chez maman pour la fête( pas de voiture et je hais faire les 60km en transport public), je ne veux pas manger de la viande, mon amoureux sera là après demain, je me sens moche, j’ai peur de foirer son court séjour, j’ai peur de ne le voir que peu, j’ai peur pour lui de moi, je pète les plombs, simple !

  • Calme

    Echouer ce n’est pas un fait c’est un sentiment, ainsi je le sens, je vois une partie de moi tomber dans un gouffre, qui n’est pas réellement un gouffre, je vois mes vingt ans passer comme un éclair, je me vois distraite, un écho d’Omara Portuondo évoquant cet amour d’il y’a vingt ans.

    C’est pourtant idiot de s’arrêter au milieu du chemin pour regretter ce qu’on n’a pas encore découvert, moi, je suis idiote consentante.

    Le temps n’est pas un monstre, je suis simplement incapable de me placer dedans, je songe à l’avenir, je rêve du passé, je maudis le présent, je perds le moment et je n’échappe pas à sa fatalité

    Je ne fais rien, une expression courante et métaphorique, mais quand je la prononce je déclare littéralement mon absence, je suis ici mais ailleurs, ailleurs n'existe pas, je ne fais rien, je m’allonge pendant des heures, fenêtres ouvertes, soleil lumineux, enfuie sous mon cache-yeux marron, je me plonge dans une inertie ahurissante, je ne bouge plus, je ne pense plus, ma déchéance s’accentue, et je continue à m’ignorer, je prends du poids, je pâlis, je me dégarnis, j'oublie, je vieillis chaque jour d’une année.

    Le reste du temps je fais des choses avec mes amis ou ma famille, des choses sans importances, juste pour dire je vis encore.

    Je suis censée être heureuse, c’est vrai, mais ce n’est plus une question de bonheur, la question c’est « est ce que je peux encore réussir ou est ce que j’ai déjà échoué ? » le bonheur c’est sentir qu’on a réalisé quelque chose, peu importe du moment où « réaliser » se conjugue au passé à la première personne du singulier, réaliser est un verbe divin, Dieu (ou cette force suprême) réalise et accomplit toute chose, quel bonheur que de ressembler à son créateur !

    Je ne veux plus réaliser quoique ce soit, j’ai seulement réalisé que je désire vivement un calme absolu, je désire que personne ne compte plus sur moi, je désire que personne ne tient plus à moi, que personne ne soit déçue, qu’on m’oublie, que je les oublie, que je disparaisse, calme.

     

     

     

  • T'as d'beaux yeux tu sais!

     

     

    Je n’ai pas écris ces derniers temps, je suis distraite, hier une de mes amies s’est fiancée, et on était pris par les préparatifs de la cérémonie, mais ça me manque, écrire.

    J’étais distraite, je n’ai pas fais attention à lui aussi, et il me manque trop, bientôt il sera là, enfin il ne reste plus que quelques jours, je l’attends impatiemment, je ne veux pas m’exciter très tôt, mais ça me prend comme une vague de joie, bientôt nos yeux seront unis dans un regard pure, continu, débarrassé des barricades des écrans de nos ordinateurs.

    Ses yeux me manquent, ses yeux, qui me connaissent, ses yeux qui me considèrent, quel plaisir que de voir cette admiration dans ses yeux, je me sens vivre, je me vois dans ses yeux, je prends des formes et des couleurs.

    Ses yeux noirs derrière ses lunettes, un délicieux cocktail, un Bloody mary, on dit qu’il est extrêmement difficile de trouver un Bloody Mary convenablement préparé, mais si on en boit un « vrai » on ne le quitte plus, ses yeux pour de vrai, forment un mélange précis et précieux, je ne me rassasie jamais.

    Ce sacré mélange, trois quart de jus de tomate doucement acidulé et exquis, légèrement édulcoré, le goût de ses yeux naturels, ensorcelants, enfantins, drôles, un quart de vodka, claire, limpide, flambante, comme ses yeux transparents, ardents, perçants, du jus de citron en gouttes, trouble, amer, dégage mystère et gravité de ses regards, les épices parfumés, l’aigre-doux du sel et de la tomate font le contraste, l’étonnant mélange que je vois dans ses yeux, me plaque dans la confusion, un petit garçon en poste de direction, un adulte innocent, un enfant accompli, un homme malicieux, un adolescent maladroit, un grand séducteur, une sagesse, une force, un caractère, un feu froid, une assurance, un estime, une douceur dissimulée presque timide.

    Ses regards se passent des mots, ses regards désemparants me déconcertent, ses regards me transpercent et me chatouillent, ils écoulent une tendresse, ils réclament une tendresse, ils m’aiment et je rends le regard, l’un reflet de l’autre, l’on se passe des paroles, le contact saisissant, le souffle retenu, nos cœurs battent à se rompre, on savoure le langage magique des âmes affolées de désir, on s’approche lentement sans bouger, on savoure l’union fervente des corps éloignés, il s’empare de moi, j’avale ce cocktail jusqu’à sa dernière goutte, je déglutis ma salive, mais ses yeux déclenchent en moi une sorte de réflexe pavlovien, je bave, Prévert s’impose, inversant les rôles, comme Gabin et Morgan, je murmure « T’as d’beaux yeux tu sais !" et je réplique. "...embrasses moi ! »

     

     

  • United colors of benetton

    "Celui qui ne choque pas n'est pas un artiste"

     Olivero Toscani

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