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Un petit bout d'histoire

 

 

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Ce passage est extrait d’un article paru dans le numéro 1147/48 du JEUNE AFRIQUE le 29 Décembre 1982 :

Tout sur Sabra et Chatila

je n'ai trouvé que la dernière page, je cherche le reste,

…..

- Jeudi à 15 heures, Drori appel Sharon pour lui annoncer que tout est prêt pour l’opération.

- Jeudi à 17 heures, quinze à vingt cinq jeeps fournies par les israéliens et transportant quelques 150 miliciens pénètrent dans les camps palestiniens avec la bénédiction des barrages israéliens, un homme commande ce premier convoi : Elias Hobeika.

- Jeudi à 19h30, une réunion spéciale du cabinet israélien approuve l’entrée des milices chrétiennes dans les camps. La discussion dure exactement cinq minutes.

- Jeudi à minuit, la radio militaire israélienne annonce que « l’armée a décidé que les tâches de nettoyage de Sabra et de Chatila seront confiées aux Phalanges »

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L’armé israélienne couvre les phalanges et leur fournit un soutien logistique

Mercredi à midi, Tsahal avait hermétiquement bouclé tous les camps pour ne laisser passer que les assassins, le lendemain. Le soir de ce même jour les occupants coupent l’électricité. L’artillerie et l’aviation lancent des fusées éclairantes à grande cadence pour permettre aux miliciens d’exécuter leur basse besogne. Auparavant les israéliens ont tiré des obus pour intimider la population.

Vendredi, quelques centaines de malheureux, qui essaient de fuir, sont repoussés par les barrages israéliens, alors que de nouveaux miliciens pénètrent dans les camps. Lorsque les Phalangistes terminent leur « travail », samedi matin, l’armé israélien leur sert un bon repas avant qu’ils ne retournent chez eux fiers de leurs « exploits ».

La boucherie aura duré du jeudi 16 septembre à 17 heures au samedi 19 à 10 heures.  Amnon Kapéliouk établit ainsi le bilan de ses quarante heures de folie : environ 2000 cadavres retrouvés, auxquels  il convient d’ajouter quelques centaines de corps ensevelis dans des fosses communes ou sous les décombres des maisons détruites. Au bas mot 3000 palestiniens et libanais, sur les 20000 que comptent les deux camps, soit 15%, ont été assassinés. Il faut compter encore quelques centaines de disparus emmenés vers le sud dont beaucoup ont dû être massacrés en cours de route.

Les israéliens savaient parfaitement ce qui se passait dans les camps

Ils ont observé quarante heures durant le carnage du septième étage d’un immeuble de l’armé libanaise. Jeudi à 23 heures, le chef des Phalanges transmet au général Amos Yaron ce message : « Jusqu’a ‘a présent 300 civils et terroristes ont été tués. » Rapport aussitôt transmit à Tel-Aviv.

Les soldats israéliens rapportent avoir vu d’on ne peut plus la tuerie. Tous reçoivent un ordre formel : ne pas intervenir.

Plus grave l’état major du Tsahal était directement informé. Le correspondant militaire du journal Haaretz Zeev Schiff, a prévenu le ministre des communications Zippori, dès vendredi matin que des massacres se déroulent dans les camps. Ce dernier a prévenu à son tour, le même jour, le ministre des affaires étrangères, Yitzhak Shamir, sans résultat.

Devant le Knesset, Sharon affirmera qu’il a fait arrêter les massacres dès le vendredi. Il a menti : le même jour, les phalanges renforceront leurs troupes. Alerté par le général Amos Yaron, commandant du front nord le général Drori demande vendredi à 11 heures, des explications à l’officier de liaison phalangiste qui lui répond : « Certains de nos commandant ont perdu le contrôle de leurs hommes. » Drori donne des instructions pour que les tirs cessent mais… sans prendre de mesures pour les faire cesser.

Alerté à son tour par Drori le général Eytan atterrit à Beyrouth dans l’après midi. Il réunit des officiers phalangistes. Après avoir écouté leurs rapports, Eytan leur a accordé un délai supplémentaire : samedi 18 septembre.

Et Begin ? Eytan a déclaré devant la commission d’enquête  que le premier ministre israélien l’avait appelé samedi matin à 9 heures pour lui faire part des plaintes américaines sur ce qui se passait dans les camps. Begin prétendra l’avoir « oublié » et n’avoir appris les massacres que par… un bulletin de la BBC le samedi à 17 heures ! La commission d’enquête du juge Yitzhak Kahane ne croit pas à son innocence et l’en a prévenu.

L’état major israélien contrôlait bien la situation qu’il a pu arrêter les massacres le samedi à 10 heures tapantes. Sans tirer un coup de feu, sans envoyer un seul soldat israélien dans les camps.


 

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