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Les femmes du monde

 

 

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 TBWA pour Amnesty International France 

 

Hier j’ai vu une vidéo qui date de 2006 sur facebook, dans laquelle, deux filles se font poursuivre par une « meute d’hommes surexcités, au plein centre du Caire…, une centaine d’hommes qui courent après elles dans le seul but d’en abuser », une autre montre une tentative de viol collectif dans le stade du Caire, ce que j’ai vu m’a littéralement choqué.

Du viol collectif, du harcèlement  sexuel flagrant, un sujet à ne pas discuter en Egypte,  la peur du scandale, la honte, l’honneur, la réputation… en parler est un tabou ! « Les hommes sont innocents, les femmes coupables », « c’est les filles qui nous cherchent, elles n’ont pas à s’habiller comme ça », c’est ce que disent les hommes pour se défendre.

Selon le centre égyptien pour les droits de la femme 83% des filles se sont fait harceler, on compte 55 viols par jour et en pleine rue !!!! Les autorités négligent le phénomène, le parti des « islamistes des frères musulmans » donne la solution « Le voile » !!

En Egypte il n’y a pas d’autre solution, réveiller la conscience publique est une tâche de titans, qui ne donnera ses résultats que très tard, les femmes n’ont pas le choix. Après ce que j’ai vu, Inès Dghidi pourra-t elle encore se tenir contre le port du voile?  Le voile ou le viol, en Egypte on ne dispose pas d’autre alternative!!!

Pourtant jusqu’aux années 70 la femme égyptienne a  été  libérée et respectée, à voir leur cinéma d’époque, miroir de la vie.

La situation des femmes en Egypte est bien plus lamentable, puisque l’on continu à circoncire les jeunes filles, pire encore Nagla Al-imam, une avocate égyptienne encourage les arabes tout court à violer les israéliennes!!!

Son voisin le Soudan condamne les femmes qui portent des pantalons « larges sous le hijab » et lapide celles qui mettent des sous-vêtements sexy !!

L’Afghanistan leur impose le port de « la maison des tortues », la burka.

Les mariages précoces forcés en Inde ou au Bangladesh, les grossesses et mortalité des adolescentes,si elles ont de la chance elles en sortent avec une fistule et l'incontinence, elles seront rejetées par leur mari, et exclues de leur communauté.
 

Les soldats du Tsahal abusent des palestiniennes, ainsi que leurs collègues israéliennes.

Même en France, 5% des femmes sont victimes d’inceste. [Femme actuelle]

J’en déduis que toutes ces femmes sont victimes d’une mentalité qui dépasse de loin toute religion et morale, une phallocratie pure et dure, qui accordent aux hommes un statut supérieur aux femmes et à leur agression une sorte de légitimité.

"Naître femme est le pire des chatiments", il me semble que Lorca avait bien raison, c'est les femmes qui portent la croix de l'humanité.

Et je me félicite amplement d’appartenir à un pays, atypique et exceptionnel (par rapport à ses voisins- on n'a pas encore un ministère de parité comme la Suéde) dans lequel on fête les femmes depuis 1957, année marquée par le code du statut personnel,  de l’instauration de l’égalité entre femmes et hommes, de l’abolition de la polygamie déjà marginale et mal vue , de la liberté du port du voile, le travail, le divorce, le mariage, le vote, la condition de la femme a basculé, nous en sommes pionniers dans le monde arabo-musulman.

Et ceci grâce aux fondateurs de la Tunisie moderne, depuis l’époque  de Khair-Eddine Pacha, Cheikh Snoussi,  Abdelaziz Thâalbi  César Benattar qui défendent la cause des femmes, notamment l’éducation des filles, en arrivant à Tahar Haddad, « Notre femme dans la charia et la société »,le livre culte, largement controversé, condamné par les conservateurs, Haddad répudié par la société, traité d’hérétique, Haddad qui s’exile et meurt dans l’isolement total, Hadad dont les idées ont été perpétuées et enfin concrétisées par le leader de la Tunisie indépendante, Feu Habib Bourguiba, sans oublié le cheik de la Zeitouna  Mohammed Fadhel Ben Achour, jusqu’à l’actuel chef d’état, qui a renforcé cette chaine de reformes,  « Il n’y aura ni remise en cause ni abandon de ce que la Tunisie a pu réaliser au profit de la femme et de la famille ».

Les statistiques en parlent mieux, 58,1% des étudiants en supérieur sont des femmes, elles occuperont plus tard tous les secteurs, des plus prestigieux, armé, aviation, police, corps médicale, magistrats, avocats, gouvernement, chambre des députés, aux plus exténuants, chauffeurs de taxi, de bus, de métro, ouvrières dans les usines de textiles, dans les terres fertiles, femmes sur les timbres, sur les pièces de monnaies, chercheuses, artistes, actrices, ambassadrice, ministres…

Des problèmes on en a beaucoup, mais je me permets encore de prendre un taxi seule, à deux heures du matin, en robe de soir, pour rentrer chez moi, je me permets d’aller aux stades, et de choisir de mettre ou pas le voile, de choisir l'homme que j'épouse et le métier que j'exerce. 

Des problèmes il y’en a partout, mais être femme en Tunisie c’est un luxe, après ce que j’ai vu hier.

 

 

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